Le programme du gouvernement sera présenté devant l'Assemblée populaire nationale (APN) la semaine prochaine. C'est Abdelaziz Ziari, le tout nouveau président de cette institution qui l'a annoncé, hier, sur les ondes de la radio Chaîne I. Expliquant que le programme du gouvernement Belkhadem sera “un complément à ceux présentés les années précédentes” et qu'il “n'est qu'une mise en application du programme du président de la République”, Ziari notera que l'APN “prendra le temps de son examen”. En l'occurrence, une semaine de débats parlementaires autour de ce programme. Interrogé sur les priorités du gouvernement Belkhadem, l'intervenant dira qu'il n'est pas au courant de l'agenda de l'Exécutif. Ce disant, l'orateur évoquera les projets annoncés par des ministres ou le Chef du gouvernement à l'image de la loi de finances, la loi électorale, le code communal et de wilaya. Interrogé au sujet de la révision de la Constitution, Ziari notera à ce propos qu'il s'agit là d'une prérogative du chef de l'Etat et “nous n'avons pas de données à ce sujet”. Par rapport à la mosaïque partisane qui caractérise la configuration de l'Assemblée nationale, compte tenu d'une multitude partisane présente au sein de son institution, Ziari dira qu'elle “ne nous inquiète pas ! Bien au contraire, ça va enrichir le travail parlementaire”. “Il n'y a pas, dit-il, une grande différence entre la configuration de l'actuelle APN et l'ancienne”, tout en estimant que la seule différence est l'entrée au Parlement d'un parti d'opposition, le RCD, en l'occurrence absent de l'ancienne législature. “L'opposition constructive est une garantie de la représentation populaire”, considère à ce propos l'intervenant tout en notant que “les députés de l'opposition peuvent être une source de propositions, de données, d'informations et de solutions auxquelles nous ne pensons pas”. Indiquant dans le même ordre d'idées que “le multipartisme est né dans la douleur”, Ziari note que l'opposition “a un rôle prépondérant dans la construction démocratique”. Sera-t-il question de mesures disciplinaires à l'endroit des députés notamment s'agissant de l'absentéisme ? “Le problème n'est pas une question de présence aux plénières parce que c'est un problème qui se pose au niveau des Parlements du monde entier, mais un problème de travail parlementaire au niveau des commissions permanentes, et à ce niveau-là, les députés assurent une présence appréciable”, répondra l'hôte de la Chaîne I. De plus, “un député n'est pas un fonctionnaire de l'APN !” dit-il tout en expliquant que “le rôle le plus important pour le député est avec son parti et les partis, ce sont de véritables institutions”. Sur cette question, l'élu d'Alger pense que “ce sont les partis qui doivent obliger leurs députés et les inciter à mieux accomplir leur mission”. Interrogé par rapport aux priorités de l'APN, son président dira sans de plus amples explications que “le gouvernement a besoin de lois pour la mise en œuvre de son programme”. Aussi, et s'agissant du qualificatif de “chambre d'enregistrement” dont on accable l'APN au regard du fait qu'elle adopte des ordonnances sans pour autant les débattre, l'orateur dira qu'il s'agit là “d'un dur jugement !” “Ce sont des décrets plutôt que des ordonnances sur des questions importantes de longue date et qui intéressent tous les Algériens comme la nationalité et le code de la famille”. De plus, “le gouvernement est issu d'une majorité parlementaire et chaque gouvernement souhaite que la majorité lui soit acquise et facilite son travail”. Sur la question du contrôle des finances de l'Assemblée nationale, Ziari notera qu'il y a chaque année un inventaire des dépenses de la Chambre basse du Parlement, soulignant que “je suis de ceux qui revendiquent la transparence sur cette question”. Dans le même ordre d'idées, l'orateur indiquera qu'une déclaration du patrimoine des députés est enregistrée avant le début de leur mandat et à son terme. La situation des petits partis a également été abordée par l'intervenant. “Ceux constitués de 15 personnes et qui ne représentent qu'un sigle et qui n'apparaissent qu'à l'occasion des élections”, Ziari pense qu'ils sont “un danger pour la démocratie et le multipartisme”. “Ces partis n'ont pas de réelle existence, ils n'ont pas de projets, de programme ni d'ancrage social ; il faut que la loi électorale soit revue dans l'intérêt du processus démocratique et pour que la démocratie ne soit pas un jouet entre leurs mains”. Par ailleurs, le tout nouveau patron de l'institution législative expliquera les trois nouveautés qu'il compte imprimer à l'APN : “Plus de transparence dans la gestion, plus de crédibilité et une élévation du niveau des débats.” NADIA MELLAL