Photo : Riad Par Mekioussa Chekir «Notre rôle politique consiste à soutenir le gouvernement et non à l'entraver. Que cela soit clair pour l'opinion publique et pour les médias. Lorsque le député n'est pas convaincu de l'action du gouvernement, il n'a qu'à faire adopter une motion pour le faire remplacer !» C'est ce qu'a soutenu hier le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari. Invité de l'émission «Tahaoulate» (Mutations) de la Chaîne I de la radio nationale, ce dernier a estimé que le soutien au gouvernement ne doit pas être apporté seulement par la majorité siégeant composée des partis de l'Alliance présidentielle mais également par le reste des formations politiques représentées au Parlement. Et de rappeler que cela s'est fait lorsqu'il s'est agi d'adopter le programme d'action du gouvernement. Interrogé sur le peu de projets de loi qui ont été adoptés lors de la session d'automne, laquelle vient de s'achever, l'hôte de la radio a rétorqué en ces termes : «L'Assemblée n'est pas une usine de fabrication de lois. Il y va de la responsabilité du gouvernement qui juge de l'intérêt et de la priorité d'une loi ou pas. Notre action va de pair avec la vôtre !» Il précisera néanmoins que la majorité des projets de loi sont proposés par le gouvernement et que celui-ci prend parfois le temps d'examiner et d'étudier ceux proposés par les députés, notamment lorsqu'il s'agit des mêmes textes de loi qu'il préparait. S'agissant des projets qui relèvent d'une importance particulière et pour lesquels un retard est accusé, Ziari dira que c'est précisément cette importance qui incite à plus de temps pour l'examen, le débat et la consultation. Interpellé sur le projet de code communal et de wilaya qui tarde à être présenté à l'Assemblée, son président fera savoir que le texte est «prêt» et qu'il sera probablement soumis au Parlement lors de la session de printemps 2010. Au cours de la même session, informera-t-il, deux autres projets de loi seront programmés, l'un portant sur l'aménagement du territoire et l'autre sur le statut de comptable. Ce disant, il insistera sur le fait que l'Assemblée est «tenue d'examiner et de débattre de tous les projets de loi soumis par le gouvernement». L'Assemblée, en tant que législateur, intervient «quand la nécessité de légiférer ou d'amender est requise et ce, dans l'intérêt du citoyen algérien, sachant que le rendement de l'APN ne se mesure pas au nombre de lois», a-t-il ajouté, avant de soutenir que le plus important est que le retard enregistré dans l'adoption de certaines lois n'est pas de nature à pénaliser le citoyen. Le président de l'APN a également abordé le «rôle de contrôle» de l'action du gouvernement qui incombe à l'Assemblée, lequel rôle, a-t-il indiqué, n'est pas celui de la police ou de la justice : «Notre contrôle s'exerce quotidiennement à travers les questions orales et écrites des députés, lesquelles sont publiées dans le Journal officiel des débats, ainsi que les commissions permanentes. Le contrôle parlementaire, a-t-il ajouté, signifie l'inspection de l'état d'application des lois et de la cadence de réalisation des projets.» Interpellé sur le rôle des députés à l'égard du phénomène de la corruption, Ziari précisera que ce sujet est «lié au contrôle sur le terrain du fait qu'il est du ressort de la justice et de la police», car les textes en la matière existent. Et de souligner que les députés ont à maintes fois dénoncé la corruption à travers les questions orales adressées aux représentants du gouvernement.