C'est quasi officiel ! La Constitution sera cette fois-ci respectée. Le chef de l'Exécutif, Abdelaziz Belkhadem, ne pourra pas contourner le passage obligatoire par l'Assemblée populaire nationale (APN) où il devra présenter le programme de son gouvernement. Reconduit, la semaine dernière, à la tête de l'Exécutif, Abdelaziz Belkhadem et son nouveau-ancien staff se sont mis rapidement au travail pour préparer leur programme. Un programme devant être examiné, aujourd'hui, en conseil du gouvernement, avant de le présenter vers la fin de la semaine en Conseil des ministres pour le soumettre par la suite à l'approbation du Parlement. C'est du moins ce qu'ont affirmé, hier, des représentants des partis politiques siégeant à l'hémicycle Zighout Youcef. Ayant évité la chambre basse du Parlement à deux reprises, Abdelaziz Belkhadem est tenu, conformément à l'article 80 de la Constitution, de soumettre son programme à l'approbation des députés. « Le chef du gouvernement soumet son programme à l'approbation de l'Assemblée populaire nationale. Celle-ci ouvre à cet effet un débat général, et le chef du gouvernement peut adapter son programme à la lumière de ce débat », précise l'article en question. Le chef du gouvernement déposera, selon une source proche de l'APN, son programme sur le bureau de l'APN au début de la semaine prochaine. Le programme en question est déjà préparé. C'est ce que confirment les partis de l'Alliance présidentielle (FLN, RND, MSP). « Il va le faire. Je sais que les membres du gouvernement préparent le programme qui sera présenté devant les élus de l'APN », déclare Abderrezak Mokri, vice-président du MSP. Selon lui, Abdelaziz Belkhadem n'a aucune excuse pour faire l'impasse sur la présentation de son programme à l'APN. Pour sa part, Saïd Bouhedja, chargé de la communication au FLN, assure que le chef du gouvernement et son staff préparent, depuis quelques jours, le programme en question. « Le chef du gouvernement doit présenter son programme, car il y a une nouvelle carte politique au niveau de l'APN », explique-t-il. D'autres députés représentant d'autres formations politiques abondent dans le même sens. Il n'y aura pas de nouvelles polémiques, et Abdelaziz Belkhadem ne pourra pas, comme il l'a fait en 2006 lorsqu'il a été nommé pour la première fois à la tête de l'Exécutif, piétiner encore une fois la loi fondamentale du pays en tournant le dos au Parlement. « En plus des obligations constitutionnelles, M. Belkhadem est contraint cette fois de passer par la chambre basse du Parlement pour plusieurs raisons : il y a eu élection d'une nouvelle assemblée et nomination d'un nouveau gouvernement. Logiquement le chef de gouvernement doit soumettre son programme à l'approbation du Parlement avec ses deux chambres », soutient, pour sa part, Ramdhan Taazibt, député du Parti des travailleurs (PT). En revanche, le RCD, un parti qui fait son come-back à l'Assemblée, ne compte pas se taire sur une éventuelle infraction à la loi. « Si le chef du gouvernement ne présente pas son programme, le RCD l'interpellera avec force », avertit Djamel Ferdjellah, chef du groupe parlementaire du RCD.