Figure emblématique du FFS dont il a été député et plusieurs fois premier secrétaire, Mustapha Bouhadef a annoncé hier sa démission du FFS. “Aujourd'hui dans les conditions actuelles où les idéaux du FFS sont ignorés, ses repères démocratiques et éthiques piétinés, l'honneur et la dignité des militants bafoués, je me vois contraint de démissionner du parti, à dater du 11 juin 2007”, écrit-il dans un communiqué. La démission de Mustapha Bouhadef qui a été, dans les années 1990, avec le défunt Seddik Debaïli et Ahmed Djeddaï, la voix et le visage du FFS, est la conséquence de la crise profonde que vit depuis une année le parti de Hocine Aït Ahmed. Dans son communiqué, il dresse un constat sévère de la situation interne du parti. “L'absence d'activité politique sur le terrain, le non-respect des textes fondamentaux du parti et la gestion autoritaire de l'actuelle direction n'offrent aucun espace de débat ni de recours au sein du FFS”, dénonce-t-il. Pour Mustapha Bouhadef, cette situation a entraîné deux choses ; “d'une part, peu de militants ont demandé le renouvellement de leurs cartes, car non convaincus de l'efficacité de la direction à mener un combat digne de ceux qu'a menés le FFS ; d'autre part, des cadres et militants du parti sont venus poser pacifiquement des problèmes au siège national en août puis en décembre. Ces cadres et militants ont été illégalement radiés par la direction nationale qui, statutairement, ne peut prendre à leur encontre que des mesures conservatoires en attendant que se prononcent les structures chargées du règlement des conflits”, tout en dénonçant la réaction du parti face à la demande des militants, dont les membres fondateurs qui, “au péril de leur vie ont permis au FFS de rentrer dans le Panthéon de l'histoire de la lutte pour la démocratie en Algérie”. L'ex-premier secrétaire constate que “de dérive en dérive, le FFS actuel a perdu ses repères que sont les idéaux et fondements du parti”. C'est d'ailleurs, comme il l'explique dans son communiqué, “pour éviter la situation de blocage que j'ai démissionné du poste de premier secrétaire que m'avait confié le président du parti en juin 2004”. Mustapha Bouhadef entame son communiqué en déniant à la direction actuelle, menée par Karim Tabou, l'organisation de trois échéances importantes pour le parti, à savoir l'audit, la convention nationale et le congrès. “Statutairement, la tenue de ces rendez-vous est du seul ressort du conseil national qui doit constituer en son sein des commissions, en vue de leur déroulement”, observe l'auteur du communiqué qui rappelle que “les statuts du FFS ne permettent aucune modification, ni amendement de ces textes en dehors du congrès national”. Incontestablement, la démission de Mustapha Bouhadef, qui jouit d'un grand respect de la base militante, ne fera qu'aggraver la crise larvée que vit le FFS, alors que les élections locales approchent sur lesquelles la direction actuelle mise pour revenir sur la scène politique. N. Sebti