La décision ne peut intervenir qu'en cas de règlement du conflit et sur ordre des autorités compétentes avec des critères définis. De plus en plus complexe, l'affaire Khalifa ne cesse de faire couler beaucoup d'encre donnant libre cours à toutes sortes d'informations et parfois même à des spéculations devant l'absence quasitotale d'interlocuteur de la part de Khalifa et même de l'administration, tenue par l'obligation de réserve. Il n'en demeure pas moins que les déboires du groupe Khalifa va en empirant. Aux dernières nouvelles, le nombre réduit des avions (07 appareils du type ATR), qui restent de la “majestueuse” flotte Khalifa, sont cloués au sol depuis samedi. Un document en notre possession, signé conjointement par Me A. Djeraba, administrateur judiciaire de la compagnie en difficulté et M. M'hamed Tayeb Benouis, président-directeur général de la compagnie nationale Air Algérie, atteste que “Me Djeraba, dûment mandaté, donne par la présente subrogation à l'entreprise publique économique Air Algérie, dûment représentée par le P-DG M. Benouis qui accepte l'exploitation des aéronefs dont la liste est reprise en annexe et ce, à compter du 28 mars 2003”. Ce même document précise que “cette subrogation intervient au titre des assurances responsabilité civile et corps aéronefs (risques ordinaires et risques de guerre)”. Mais que signifie donc exactement cette décision qui, en définitive, n'a été valable que pour huit jours ? Il semblerait que la mesure en question a été le seul moyen de contourner les problèmes de trésorerie de Khalifa. En se portant garante côté assurances, Air Algérie a permis un tant soit peu à Khalifa Airways un sursis et ce, dans le souci d'assurer tout simplement un service public que la “chute” de la compagnie privée a sérieusement perturbé. Celui-ci ne fut malheureusement que de courte durée (huit jours). L'arrangement, vraisemblablement, n'a pas été perçu d'un bon œil de la part des assureurs vu qu'au moment du renouvellement du contrat, l'assureur initial de Khalifa a refusé de s'y prêter suivi par ses homologues. Air Algérie aurait, dit-on, accepté d'assurer les aéronefs pour une période déterminée mais il n'est pas question pour elle de prendre en charge, par ailleurs, la lourde ardoise de la compagnie qui s'élèverait à 2 956 milliards de centimes. Encore plus dramatique pour le personnel de Khalifa qui vient de se voir signifier, par le bais d'une note interne, la mise au chômage technique. La note ajoute que Air Algérie peut reprendre le personnel selon son choix, une décision dont la compagnie nationale ne semble avoir aucune connaissance. Reste à savoir dans quelle mesure Air Algérie pourrait absorber le flux des futurs chômeurs ? Le seul scénario possible c'est que les autorités compétentes décident d'affecter à la compagnie “cavalier et monture”. Autrement dit, Air Algérie ne pourrait reprendre le personnel de Khalifa que si on met également à sa disposition les sept avions encore disponibles. Et même dans ce cas-là, elle ne pourrait reprendre des équipages qu'en fonction du nombre d'appareils. Une situation inextricable que les autorités devraient gérer avec minutie, notamment à l'approche de la saison estivale qu'il faudrait préparer d'ores et déjà… N. S.