Salima Souakri, qui détient le meilleur palmarès du judo algérien de tous les temps, serait-elle en phase de tirer sa révérence en équipe nationale ? L'on serait tenté de répondre par oui si l'on juge par les propos plus qu'acerbes de l'intéressée qui indique que “désormais, toutes les possibilités sont permises, dès lors que l'on n'a pas hésité à toucher à ma dignité et à ma réputation d'athlète de l'élite”. Ainsi, Souakri nous a révélé, hier, d'emblée, qu'elle ne se présentera pas à la commission de discipline de la fédération de judo de laquelle elle a effectivement reçu une convocation pour le 20 du mois courant. “Je refuse catégoriquement de me présenter devant la commission de discipline car j'estime que je suis la victime dans cette affaire. Ceux qui doivent être jugés sont ceux qui ont fait perdre à l'Algérie une médaille d'or aux championnats d'Afrique et non pas ceux qui ont eu justement le courage de dénoncer cet état de fait après mon éviction par l'entraîneur national, M. Bouhadou, des épreuves individuelles”, indique Souakri. Et d'ajouter : “Comment peut-on décemment présenter l'athlète qui a tout donné pour son pays au motif d'avoir tenu tête à un entraîneur qui s'est fourvoyé dans des explications contradictoires ?” Souakri s'explique : “M. Bouhadou dit que ma participation aux championnats d'Afrique en individuel n'aurait pas forcément assuré à l'Algérie une médaille d'or, car le judo, selon lui, n'est pas une science exacte. Je veux bien le croire mais comment peut-il avancer cela alors que je serais, à coup sûr, parmi les huit premières places dans le prochain championnat du monde, ce qui m'assurerait une place aux Jeux olympiques. C'est soit une science exacte ou non. Je dis qu'il y a une volonté délibérée de me salir et de salir tout ce qui scintille au sein du judo algérien.” Souakri reproche aussi à Bouhadou de vouloir “présenter à la commission de discipline des accusations d'ordre disciplinaires vielles de plusieurs mois et sur lesquelles j'ai déjà répondu, pour se défendre maintenant qu'il est au pied du mur”. Souakri, qui fait appel à l'arbitrage du MJS et de la FAJ, et qui rappelle qu'elle n'a pas hésité à participer aux derniers Jeux méditerranéens de Tunis une semaine après la mort tragique de son frère, dénie à quiconque le droit de lui donner des leçons de patriotisme. “L'opinion sportive qui sait que Souakri a hissé haut les couleurs de l'Algérie et qu'elle n'a jamais rechigné, doit aujourd'hui juger en son âme et conscience.” S. B.