Les dispositifs favorisant la création de microentreprises ont considérablement absorbé le chômage galopant dans cette région du Centre. “Nous allons apporter des modifications aux différents dispositifs de création de microentreprises, notamment pour ce qui est des obstacles qui entravent les financements des projets”, a affirmé avant-hier le ministre du Travail, Tayeb Louh, en marge de sa visite dans la wilaya de Boumerdès. “J'ai un plan d'action qui va être soumis en septembre prochain à l'appréciation du Conseil du gouvernement et une fois le plan approuvé, une réunion va regrouper toutes les banques et sera présidée par le chef du gouvernement pour lever les freins qui empêchent le financement rapide des microentreprises initiées dans le cadre de l'Ansej, l'Angem ou la Cnac”, a ajouté le ministre du Travail. En clair, les banques seront sommées d'être plus flexibles pour financer les microentreprises et la durée du traitement du dossier sera plus courte. “D'autres réformes seront introduites pour encourager la création d'emplois car la situation a évolué et il faut nous adapter aux nouvelles données”, a-t-il encore ajouté. M. Tayeb Louh a indiqué que l'Algérie doit former la main-d'œuvre spécialisée pour éviter de dépendre de la main-d'œuvre étrangère et a invité les jeunes à s'orienter vers les métiers et les spécialités plus rentables au lieu de chercher toujours auprès des fonctions telles que chauffeurs, agents de sécurité ou gardiens, a-t-il précisé. “Il est préférable de créer son propre emploi que de chercher d'être dans une entreprise. C'est la nouvelle philosophie pour lutter efficacement contre le chômage”, a-t-il dit en citant les 600 000 emplois créées par l'Ansej de Boumerdès. À une question sur la précarité de l'emploi, le ministre a affirmé que “l'Etat ne peut plus garantir la pérennité de l'emploi dans l'entreprise et je suis pour la flexibilité de l'emploi mais avec des garanties des droits des travailleurs”, a ajouté le ministre. Ce qui explique que le code du travail en cours d'élaboration sera axé sur cette nouvelle philosophie. Ceci entraînera, selon de nombreux observateurs, la disparition de l'article 12 de la loi 90/11 qui jusqu'ici a toujours protégé les salariés contre la précarité en fixant aux employeurs les tâches et les emplois a caractère continu ou discontinu. Concernant la carte à puce Chiffa, le ministre, qui a indiqué que cette opération fonctionne normalement dans les 5 wilayas-pilotes avant qu'elles ne soit élargie dans les autres wilayas dans les mois qui viennent. M. Tayeb Louh a affirmé que le dispositif de cette carte va être étendu aux médecins ajoutant que sa généralisation totale est fixée pour l'année 2012. Concernant les salaires impayés, le ministre a indiqué que le problème a été pris en charge précisant que la somme dégagée pour les salaires impayés depuis 2001 à ce jour a atteint plus de 21 milliards de DA. À noter que M. Tayeb Louh s'est rendu au siège de la Cnas de Boumerdès et au niveau de certaines officines où il a pris connaissance de l'avancement de l'opération de la carte Chiffa puis il s'est déplacé au siège de l'inspection de Travail et de la direction de l'emploi avant d'aller à la direction locale de l'Ansej puis de l'Angem où il discuté avec des jeunes promoteurs. M. T.