L'usine de transformation du verre Sovest, qui emploie depuis la date de sa création, il y a 18 ans de cela, 140 personnes payées à découvert, sera cédée au groupe Saint Gobin pour une valeur de 100 milliards de centimes. Le groupe Saint Gobin, une multinationale française spécialisée dans la transformation du verre, a pu convaincre les responsables de la BEA, principal créancier de la Sovest en cessation de paiement, pour la cession définitive de cette PME. Selon des sources crédibles, proches du dossier, les négociations entre les deux parties sont arrivées au stade de finalisation de la vente des actifs. Ces mêmes sources précisent que l'unité sera cédée au groupe Saint Gobin pour une valeur de 100 milliards de centimes. Au départ, en créant cet établissement public à caractère industriel et commercial (Epic), la Sovest, les pouvoirs publics cherchaient à doter la région steppique d'un tissu industriel à même de participer au développement socioéconomique de ces contrées à la fois rurales et frontalières. Ainsi, en 1989, cette PME de transformation du verre, appartenant au groupe Onava et implantée dans la région d'El Ma Labiod, à 30 kilomètres de la ville de Tébessa, a été créée et l'usine réceptionnée. Pour atout, elle devrait bénéficier d'une forte demande sur ses éventuels produits et de la présence à proximité de gigantesques carrières de sables blancs (gré) en guide de matière première pour la production du verre fondu. Cette Sovest avait tout pour réussir. Un important patrimoine industriel (machines de fromage, outillages et appareillages sophistiqués) et un personnel qualifié qui a subi une formation en Italie. Le tout pour un coût global de réalisation de l'infrastructure estimé à 200 milliards de centimes. Un investissement jugé lors des études technico-économiques du projet largement amortissable avec une capacité de production de 200 tonnes par jour de verre fondu pour la fabrication des bouteilles pour l'agroalimentaire, boissons gazeuses et même pour les boissons alcoolisées. Malgré ces facteurs plaidant pour un franc succès, l'unité n'a pas démarré et la production n'a pas vu le jour. Les 140 employés (toutes catégories confondues), dont 50 agents de gardiennage, servaient à l'entretien de l'appareillage seulement, durant plus de 18 ans. Cet état des lieux, où l'exploitation et la gestion sont mises en veilleuse, ne pouvait que se répercuter négativement sur la santé financière de l'entreprise. Elle connaîtra au fil des ans l'aggravation du déséquilibre financier à cause d'une pratique qui a fait d'une entreprise économique une simple caisse de dépenses pour ne pas dire de paiement de salaires sans contrepartie productive. Face aux résultats nuls d'exploitation, les responsables assistaient, sans broncher, à l'envol des charges de toute nature. Ce déséquilibre n'est pas causé uniquement par les salaires mais aussi par le poids des charges de stockage de la matière première acquise non transformée. Au début de l'an 2000, ce fut à la BEA de prendre en charge l'entreprise en matière des salaires et des fonds de roulement destinés au strict minimum de fonctionnement. Ce goulot d'étranglement a fini par asphyxier Sovest en cessation de paiement. Pour faire face à cette situation catastrophique, l'entreprise a été hypothéquée par le principal créancier, la BEA. Cette dernière, afin de recouvrir ses droits et, peut-être, remettre l'entreprise sur la voie du redressement, a ouvert les portes aux partenaires locaux et étrangers pour le démarrage de l'unité. Seulement, tous les essais ont échoué jusqu'à ce jour. En effet, cette fois-ci, il est question d'un repreneur sérieux. Le groupe Saint Gobin, en l'occurrence. Hafid Mâalem