De nombreux citoyens se sont interrogés pourquoi la justice a ignoré le dossier du site des 1 200-Logements de Boumerdès qui comptabilise à lui seul plus de 600 victimes, soit 25% du nombre total des victimes du séisme du 21 mai 2003. D'autres citoyens citent le cas du site de Réghaïa où plus de 400 victimes ont été enregistrées au niveau d'un seul bâtiment sans que cela inquiète les différents intervenants sur ces constructions. “Pourquoi les responsables, qui ont planifié et construit la cité des 1 200-Logements, n'ont pas été appelés à ce procès”, s'interroge Mme Dahbia, alors que sa voisine se demande en quoi la cité des 1 200-Logements construite par Sonatrach est différente à celle des 256-Logements EPLF des Issers ou celle des 102-Logements OPGI de Corso. “Pourquoi cette différence et pourquoi ces deux poids deux mesures”, ajoute-t-elle. Autre exemple évoqué par des avocats est celui relatif aux cinq silos Eriad de Corso qui ont été littéralement cisaillés bien qu'ils furent censés résister aux séismes compte tenu de leurs caractères stratégiques. “Les entreprises étrangères, qui ont construit ces silos, devraient, elles aussi, s'expliquer sur leur travail d'autant plus que le cisaillement de ces réservoirs ont entraîné la fermeture de ce complexe considéré comme le plus grand en Afrique”, affirme un avocat. De nombreux avocats de la défense se sont posé les mêmes questions à l'image de Me Benbarrah qui nous a affirmé, avant-hier, qu'il ne comprenait pas cette situation comme il ne comprend pas pourquoi le juge d'instruction de la cour d'Alger a ordonné des non-lieux alors qu'à Boumerdès on a décidé de poursuivre l'information judiciaire. La réponse nous a été donnée par un responsable qui nous a indiqué que seuls les logements construits après 1981 qui sont concernés par la plainte du ministère de l'Habitat puisque avant 1981 il n'existait aucun règlement parasismique (RPA) qui aurait justifié la non-observation des règles de construction. Les cités des 1 200-Logements de Réghaïa et Corso (Eriad) ont été construites avant 1981 et par conséquent elles ne sont pas concernées par les enquêteurs du ministère de l'Habitat qui se sont intéressés aux 20 sites dont 15 au niveau de la wilaya de Boumerdès et les 5 autres répartis sur la wilaya d'Alger. M. T.