Le président George W. Bush a déclaré lundi qu'il continuerait à isoler l'Iran car ce pays n'est pas “une force du bien” dans le monde, contredisant des propos exprimés la veille par le président afghan Hamid Karzaï pour qui l'Iran “est une aide et une solution”. Lors d'une conférence de presse conjointe avec le leader afghan à la résidence présidentielle de Camp David, M. Bush a déclaré qu'à “cause des agissements de ce gouvernement, ce pays (l'Iran) est isolé et nous continuerons à travailler à son isolement parce qu'il n'est pas une force du bien et comme nous pouvons voir, ils (les Iraniens) ont une influence déstabilisatrice où qu'ils soient”. La veille, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision américaine CNN, le président Karzaï avait fortement divergé de la position affichée par l'administration Bush, déclarant que l'Iran représentait pour son pays “une aide et une solution” plutôt que la menace décrite par le gouvernement américain. “Jusqu'à présent, l'Iran a été une aide et une solution”, avait dit M. Karzaï. “Nous avons des relations très très bonnes, très très étroites” avec l'Iran, avait-il insisté. “L'Iran a été un soutien pour l'Afghanistan, dans notre processus de paix et dans la lutte contre le terrorisme et contre le trafic de drogue”, a-t-il dit. Interrogé sur ces propos, M. Bush a relevé que le leader afghan “est mieux à même de savoir ce qui se passe dans son pays” et “bien sûr, je suis prêt à écouter”, a-t-il dit. “Mais je serai très prudent sur le fait de savoir si l'influence iranienne en Afghanistan est une force positive”, a-t-il ajouté. Le président Bush a ajouté que “c'est à l'Iran à prouver au monde qu'il est une force stabilisatrice et pas une force de déstabilisation”. “Après tout, c'est le gouvernement de Téhéran qui a proclamé son désir de fabriquer une arme nucléaire. C'est un gouvernement qui défie les accords internationaux, un gouvernement qui semble vouloir faire un pied de nez à la communauté internationale, et en même temps un gouvernement qui refuse à son peuple sa place légitime dans le monde et lui refuse la possibilité de réaliser son potentiel”, a-t-il renchéri. “Je suis prêt à écouter, a poursuivi le président américain, mais de mon point de vue, la responsabilité incombe au gouvernement iranien de nous montrer qu'il est une force positive”. Le secrétaire américain de la Défense, Robert Gates, a estimé dimanche, en réponse aux propos de M. Karzaï, que “l'Iran joue sur les deux tableaux dans les rues d'Afghanistan”. R. I./Agences