Le président George W. Bush a déclaré, hier, qu'il continuerait à isoler l'Iran, car ce pays n'est pas “une force du bien” dans le monde, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président afghan, Hamid Karzaï, à la résidence présidentielle de Camp David. “à cause des agissements de ce gouvernement, ce pays (l'Iran) est isolé et nous continuerons à travailler à son isolement, parce qu'il n'est pas une force du bien et comme nous pouvons voir, ils (les Iraniens) ont une influence déstabilisatrice où qu'ils soient”, a déclaré M. Bush. À l'origine du radicalisme de la maison-blanche dans ses positions avec Téhéran, la décision du président d'Ahmadinadjed de procéder à l'enrichissement de l'uranium. Cette mesure, aggravée par l'absence de transparence sur la finalité du programme nucléaire mis en œuvre, a créé une véritable crise internationale. Face au refus iranien d'abandonner son programme, les Etats-unis ont toujours menacé de sanctionner Téhéran. Dans l'espoir d'aboutir à un règlement négocié, les grandes puissance avaient fait, en juin 2006, une offre à l'Iran, à laquelle les Etats-unis ont accepté de s'associer. Elle portait sur une coopération dans le nucléaire civil et dans le domaine commercial. Mais la condition préalable à toute négociation était la suspension de l'enrichissement d'uranium. Ce geste était demandé comme un premier pas vers le “rétablissement de la confiance”, alors que l'Iran refuse depuis 2003 de faire toute la lumière sur son programme nucléaire, comme l'ont constaté les rapports successifs de l'AIEA. La vitesse à laquelle l'Iran progresse dans ses activités nucléaires reste incertaine. Selon une source européenne, les scientifiques iraniens rencontrent des difficultés techniques dans la mise en place de leurs centrifugeuses (appareil permettant d'enrichir l'uranium), situées dans l'usine de Natanz. Mais la capacité des équipes de l'AIEA, sur le terrain, à contrôler les activités iraniennes est sérieusement entravée. Téhéran a mis fin, en février 2006, aux inspections inopinées de ses installations. “Notre connaissance des travaux iraniens est en train de décliner”, avait constaté à l'époque, une source proche de l'AIEA. S. T.