L'Agence internationale de l'énergie (AIE) maintient inchangée sa prévision de demande mondiale de pétrole à 86 millions de barils par jour (mb/j) pour 2007 et à 88,2 mb/j pour 2008, a indiqué vendredi l'institution. Dans son rapport mensuel, l'AIE note que la demande des pays industrialisés de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) devrait croître de 0,6% à 49,5 mb/j en 2007 et de 1,7% à 50,3 mb/j en 2008. Des prévisions qui tablent sur un hiver “normal” et une progression de 1,4% de la demande nord-américaine. En revanche, la demande hors OCDE a été révisée “légèrement à la baisse”, à 36,5 mb/j pour 2007 (+3,5% sur un an) et à 37,8 mb/j pour 2008 (+3,8%). Les prévisions pour la Chine sont maintenues à 7,6 mb/j pour 2007 et 8 mb/j en 2008. D'après l'AIE, la production mondiale de pétrole a progressé de 1,1mb/j en juillet à 85,3 mb/j par rapport à juin, en partie grâce à une légère augmentation des livraisons de l'Organisation des pays producteurs du pétrole (OPEP), soit +0,4 mb/j à 30,5 mb/j. Selon elle, cette hausse est due, essentiellement, à la reprise de la production interrompue en raison de troubles politiques en Irak et au Nigeria. L'Agence évalue la capacité excédentaire de production de l'OPEP à un peu moins de 3 mb/j, et s'attend toujours à ce que ses pays membres produisent 50 mb/j pour 2007 et 51 mb/j pour 2008. Depuis leur record historique du 1er août, les prix pétroliers ont chuté brutalement, le baril cédant 8 dollars en 8 jours. Selon un analyste, cette chute est “une simple correction”, si l'on garde en mémoire que “les prix étaient tombés sous 50 dollars le baril en janvier”, et qu'ils restent aujourd'hui à 70 dollars, un niveau qui “signale qu'il y a toujours des tensions sur le marché pétrolier”. Pour certains, ce sont les banques et les Bourses mondiales, ainsi la crise des prêts immobiliers à risques qui font chuter les cours du pétrole, en incitant les spéculateurs en quête d'argent frais à liquider leurs positions. Alors qu'il était orienté à la hausse depuis le début de l'été, le marché du pétrole a dégringolé ces derniers jours. Jeudi, le baril de brut est tombé à 70,50 dollars en séance à New York, soit une chute de plus de 8 dollars en huit jours (10,5%).