Dans son rapport mensuel, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé que la consommation d'or noir devrait rester très faible cette année en Europe et en Amérique du nord, malgré un début d'hiver froid. Elle s'attend ainsi à une stabilisation de la demande dans les pays de l'OCDE (pays industrialisés) en 2010, après une baisse de 4,4% en 2009. Pour la planète, l'AIE a laissé quasi inchangées ses prévisions de demande. Elle table sur une hausse de la consommation de 1,7% en 2010, entièrement soutenue par la demande des pays émergents et de l'Asie, après un recul de 1,5% en 2009. Ainsi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que la consommation mondiale de pétrole devrait rebondir de 1,7% en 2010, entièrement soutenue par la demande des pays émergents et de l'Asie, après avoir reculé de 1,5% en 2009, selon son rapport mensuel publié vendredi. L'agence, qui représente les intérêts des pays industrialisés, prévoit que le monde consommera 86,3 millions de barils par jour (mbj) en 2010, contre 84,9 mbj en 2009. Ces prévisions sont quasiment inchangées par rapport à son précédent rapport du mois de décembre. "La croissance de la demande provient entièrement des pays non membres de l'OCDE" (Organisation de coopération et de développement économique), tels que les pays de l'ex-Union soviétique, l'Amérique latine et l'Asie, souligne l'AIE. L'Agence, qui a son siège à Paris, a revu en hausse de 80.000 barils par jour (bj) sa prévision de demande pour la Chine. Dopée par un boom des ventes de voiture, la consommation chinoise aurait ainsi progressé de 7,2% en 2009 (à 8,5 mbj) et devrait encore progresser de 4,3% en 2010. En Europe et Amérique du Nord, la consommation d'or noir devrait au contraire rester très faible, malgré un début d'hiver froid. "La vague de froid qui a frappé l'hémisphère Nord dans les dernières semaines a conduit beaucoup d'observateurs à prédire un bond de la demande de pétrole", remarque l'AIE. Cependant, "un tel raisonnement oublie le fait" que le pétrole représente une part de plus en plus faible dans le chauffage et la production d'électricité des pays de l'OCDE, souligne l'Agence. L'AIE s'attend ainsi à une stabilisation de la demande dans les pays de l'OCDE en 2010, après une baisse de 4,4% en 2009. Face à cette demande de plus en plus faible dans les pays riches, les producteurs d'or noir tentent d'envoyer une plus grande partie de leurs barils vers l'Orient, souligne l'AIE. L'Arabie saoudite a ainsi annoncé à ses clients européens qu'ils ne recevraient plus de brut lourd en 2010 et que celui-ci serait désormais destiné à l'Asie. Par ailleurs, la Russie a mis en service fin décembre le premier tronçon de l'oléoduc Sibérie-Pacifique, qui va à terme alimenter l'Asie en brut russe. La production de pétrole a régulièrement progressé dans les derniers mois de 2009 pour atteindre 86,2 mbj en décembre, indique aussi le rapport. En moyenne sur l'année 2009, l'offre d'or noir recule cependant de 1,6 mbj à 84,9 mbj, affaiblie par une demande morose. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a produit 75.000 bj de pétrole en plus en décembre à 29,1 mbj. Le cartel dépasse désormais ses quotas de production de 1,8 mbj. L'Opep a laissé ses quotas inchangés lors de sa réunion de fin décembre à Luanda (Angola) mais a appelé ses pays membres à mieux les respecter. Alors que beaucoup craignaient que la récession économique n'entrave les efforts pour développer la production d'or noir, l'AIE note avec satisfaction que plusieurs indicateurs font état d'un rebond des investissements dans l'exploration et la production d'or noir. Selon une enquête de la banque Barclays auprès de 387 sociétés, les investissements devraient ainsi augmenter de 11% en 2010, si le prix du baril reste autour de 70 dollars. Sur le marché, les prix du pétrole baissaient hier à l'ouverture des échanges à New York, toujours plombés par l'accumulation des stocks pétroliers aux Etats-Unis, signe d'une demande encore faible. Vers 14H10 GMT/15h10 HEC, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en février s'échangeait à 78,64 dollars, en recul de 75 cents par rapport à la clôture de jeudi. "C'est l'effet combiné des statistiques sur les stocks du département de l'Energie que l'on a eues plus tôt dans la semaine, et d'un dollar qui se renforce nettement", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Une monnaie plus forte rend le baril de brut, vendu en dollars, plus cher pour les acheteurs munis d'autres devises.