Avec un afflux de touristes algériens vers les villes tunisiennes sans précédent, la wilaya d'El-Tarf connaît, depuis quelques jours, une vive tension sur les carburants et plus particulièrement sur l'essence. Toutes les stations-service, notamment celles qui se trouvent sur le chemin du poste frontalier d'Oum Tboul, sont littéralement envahies par les automobilistes en partance pour la Tunisie ou en provenance de ce pays. Mais depuis deux jours, c'est pratiquement la panne sèche au niveau de certaines stations. Celles qui arrivent à s'approvisionner sont tellement débordées que les stocks de carburants s'épuisent presque dans la journée. Une demi-journée est nécessaire pour voir son tour arriver quand on tombe sur la bonne station. La pénurie d'essence reste ces derniers jours un fait avéré, mais ne s'explique pas seulement par le nombre impressionnant de véhicules qui traversent la frontière. Ceci d'autant plus que le rythme de transit des véhicules par la wilaya d'El-Tarf aura été presque le même depuis le début de l'été. À ce propos, nombre de gérants de stations-service de la wilaya mettent en cause une perturbation dans l'approvisionnement. Une perturbation qui a touché la semaine dernière la disponibilité du gasoil, mais les choses sont vite rentrées dans l'ordre. Durant le week-end dernier, c'est l'essence qui est touchée par cette perturbation. Celle-ci est particulièrement alourdie par l'autre pénurie, celle de Sirghaz. Un carburant de prédilection pour les taxis. Face donc à la pénurie de Sirghaz, tous les chauffeurs de taxi se sont rabattus sur l'essence. C'est là une autre explication de la pénurie d'essence dans la wilaya d'El-Tarf. D'autres explications sont avancées comme celle de l'épuisement des capacités de stockage d'essence du centre de Berrahal, dans la wilaya d'Annaba. On croit savoir à ce propos que les camions-citernes qui, normalement, s'approvisionnent au niveau de Berrahal sont obligés, ces jours-ci, de faire le déplacement jusqu'à la wilaya de Skikda. Ce qui fait que les rotations deviennent de plus en plus longues puisque les camions sont obligés de faire près de 220 kilomètres en plus pour charger le carburant. Sans parler du fait que Skikda reste un centre pourvoyeur en carburants de plusieurs wilayas de l'est du pays. Ce qui oblige les camions en provenance d'El-Tarf de faire la chaîne pour attendre leur tour de chargement. En somme, c'est à la fois toutes ces raisons invoquées qui concourent à la tension sur l'essence ces derniers jours dans la wilaya d'El-Tarf. R. C.