La chambre où est hospitalisé Mustapha Kertali à l'établissement Zmirli d'El-Harrach est sous haute surveillance policière. Liberté a rencontré l'ex-dirigeant de l'AIS de la zone Centre, qui, malgré les graves blessures qu'il a subies, a tenu à répondre aux auteurs de l'attentat qui l'a ciblé dans la matinée de mardi devant la mosquée Hamza de Larbâa dans la wilaya de Blida. Liberté : Avez-vous reçu des menaces de mort qui laissaient supposer qu'on allait attenter à votre vie ? Mustapha Kertali : Je m'attendais à faire l'objet de tentatives d'attentats, mais je n'ai jamais reçu de menaces explicites. D'ailleurs je vivais normalement et tranquillement. Il en est de même pour mes déplacements qui étaient ordinaires. Quelle lecture politique et sécuritaire donnez-vous à cette tentative d'assassinat ? Je sentais que ce type d'opération pouvait me cibler à cause du conflit qui existe entre partisans et adversaires du processus de réconciliation nationale. Cet attentat porte en lui un message d'avertissement de ceux qui refusent la réconciliation à ceux qui ont adhéré à ce processus. Avez-vous un message à adresser aux auteurs de l'attentat ? Il est possible que les gens qui ont exécuté cette opération ne savent pas qu'il existe des parties qui refusent la réconciliation et ne connaissent pas les implications réelles d'un tel acte ni ce qui motive réellement les partisans de la réconciliation nationale dont je fais partie et que je soutiens. Est-ce que cet attentat est le début d'une vague de terrorisme ciblant les anciens cadres de l'AIS et du FIS dissous ? Je ne pense pas que ce soit le cas. Il ne s'agit pas de savoir si ce sont les anciens du parti dissous, d'anciens militants de l'AIS qui sont particulièrement ciblé, mais je crois honnêtement que tous ceux qui ont soutenu et adhéré au processus de la réconciliation sont des cibles potentielles. En ce qui me concerne, je continuerai mes activités et à soutenir le processus de réconciliation, car nous avons convenu qu'il n'y a comme autre choix et autre solution que la réconciliation pour sortir de la crise. La réconciliation est notre culture et on doit appliquer ses conditions, et c'est certain que je resterai parmi les partisans de ce processus. Propos recueillis par M. T.