La population rurale de la commune de Bougous dans la daïra d'El Tarf, un petit village de 10 000 habitants, situé à moins de trente kilomètres du chef-lieu de la wilaya d'El Tarf, ne sait plus à quel saint se vouer pour exprimer son désarroi et sa lassitude face à la désaffection totale et à la mutité des responsables locaux quant à leurs inquiétudes quotidiennes. Ils dénoncent, notamment, le manque d'alimentation en eau potable, des conditions inextricables de transport ainsi que le retard enregistré dans la réalisation des projets de développement. En effet, en dépit de la présence de châteaux d'eau et d'un des plus importants en capacité du barrage de Mexa, l'eau potable ne coule pratiquement presque jamais des robinets. Les populations d'Aïn Kebira, de Nza Beldi… se rabattent souvent sur les eaux de sources locales. Ces dernières ne sont jamais traitées. Les mechtas et douars de cette commune crient depuis le début de la saison estivale à la soif. Pour cette localité frontalière, la réalisation au profit de la population du gaz de ville demeure une promesse difficile à concrétiser tant la situation géographique de la commune, situation accentuée par le terrain accidenté, est difficile. Quant au téléphone, un moyen de communication indispensable, c'est une autre chimère pour la population. C'est un luxe auquel aspirent les habitants. Le réseau existant étant inopérant dans de nombreuses localités faisant partie de la commune pour ne pas dire inexistant. Pour pouvoir se rendre dans un des centres de santé du chef-lieu de wilaya, les patients sont dans l'obligation de supplier les propriétaires de véhicules pour leur rendre servir qui leur coûte souvent les yeux de la tête. Se rendre à l'hôpital d'El Kala, qui se trouve à plus de cinquante kilomètres, ou à celui du chef-lieu de wilaya pour un accouchement, une urgence ou autres, après la tombée de la nuit, relève de l'impossible. Cette situation qui couronne le marasme dans lequel vit cette commune dans un besoin pressant de lycée pour éviter le calvaire de ses lycéens, d'une polyclinique pour minimiser les dégâts en cas d'accouchement, d'eau pour éviter aux populations les maladies à transmission hydrique. Dans cette commune, les projets confiés continuent de traîner en longueur du fait que les matériaux de construction (ferrailles, ciment, briques et autres) ont connu des hausses que les entrepreneurs ne peuvent assumer. Tahar BOUDJEMAâ