Les habitants qui ont dû quitter leurs maisons pour fuir la violence terroriste, sont retournés chez eux mais ils s'inquiètent du manque de certaines conditions de vie. Perchée sur une colline de 1 335 mètres sur les hauteurs de la wilaya de Blida, la commune de Bouarfa, située à 3 km au sud du chef-lieu de wilaya, compte plus de 30 000 âmes concentrées particulièrement dans Bouarfa-centre, la cité de Driouèche et le quartier Er'Mal. Après avoir souffert des affres du terrorisme durant la décennie noire, les habitants qui ont dû quitter leurs maisons pour fuir la violence terroriste sont retournés chez eux. Cependant, ils s'inquiètent du manque de certaines commodités. Ils évoquent à ce propos certains manques d'assainissement, comme celui du bitumage des routes, de la défaillance de l'éclairage publique, de la carence en matière de structures éducatives, de l'absence d'un lycée et surtout, la réalisation de vrais caniveaux qui permettront aux eaux pluviales de suivre ces canaux sans détériorer le goudron des chaussées, notamment en hiver où la commune enregistre une pluviométrie de près de 600 millimètres. Ces dernières années, caractérisées par le retour de la sécurité, ont encouragé certaines personnes à regagner leurs maisons. Pour d'autres, c'est l'occasion idoine d'accaparer un terrain. Ils prendront même le risque de construire des maisons sans la moindre règle urbanistique. Il faut dire qu'à Bouarfa, les maisons précaires poussent comme des champignons sous une forme illicite et anarchique. Ce désordre de construction complique davantage la réalisation des VRD (Voirie Réseaux Divers) dans cette commune où on a enregistré récemment un glissement de terrain au vieux quartier 307 (El Koudia), suite à une opération de terrassement de terrain effectuée par un particulier qui voulait entamer une construction. Cette bévue a failli faire disparaître entièrement la route qui menait vers Sidi Abderrahmane et Baba Moussa. Le ramassage des ordures ménagers et le transport public sont les préoccupations majeures des habitants de Bouarfa. “Nous soufrons énormément du manque de transport. Il n'y a que les taxis clandestins qui sont à notre disposition, mais à quel prix ! Je débourse chaque mois près de 3 000 DA pour descendre et remonter à la maison”, explique un père de famille qui habite le quartier de Sidi El Djoudi à environs 800 mètres d'altitude. Aussi, le ramassage des ordures ménagères, qui jonchent les fossés, malgré le passage du camion de la commune, qui réussit à escalader plus de 1 200 m jusqu'à Baba Moussa chaque jour dans des ruelles serpentées et exiguës et souvent escarpées, constitue le point noir dans cette commune. Pour le président de l'APC de Bouarfa, toutes les préoccupations des citoyens de cette commune seront prises en charge, mais il faut commencer par ce qui est nécessaire comme, par exemple, le raccordement du gaz de ville qui atteint le sommet du quartier Baba Moussa. “Qui aurait cru qu'un jour, la commune de Bouarfa aurait son propre réseau de gaz naturel.” Le prix de la bouteille de gaz a atteint, surtout en hiver, plus de 500 DA et il faut ajouter les frais de transport. Pour l'APC, le problème du gaz naturel est primordial. Il faut noter que la commune survit grâce aux subventions de la wilaya qui intervient dans les projets relatifs aux dépenses obligatoires, car le budget prévisionnel ne dépasse pas les 400 millions de centimes. S'agissant de l'eau, ce liquide précieux coule à présent à flots grâce à la construction de deux châteaux d'eau. Les quartiers de la cité Ripoul (Farse Lâarous), Sidi El Djoudi, El Koudia, Trab Lahmar en passant par Baba Moussa jusqu'à la cité Driouèche reçoivent de l'eau après des années de souffrances et de sécheresse. S'agissant du quartier 307 où un glissement de terrain à provoqué une panique chez les habitants, le P/APC rassure qu'une entreprise nationale, spécialisée dans le système palplanche, entamera en urgence les travaux pour éviter que la faille ne prenne de l'ampleur. Pour ce qui est du revêtement des chaussées et la mise en place des trottoirs et des caniveaux, il faut savoir que l'opération ne commencera qu'une fois les travaux de raccordement du gaz de ville terminés. K. Fawzi