RESUME : Amel avoue à Ramzi qu'elle n'a jamais été vraiment attirée par un homme, qu'elle s'était même fiancée à quelqu'un mais qu'elle avait rompu à quelques jours de son mariage. Il ouvrit de grands yeux : - Et pourquoi ? - Je me suis rendu compte à temps heureusement, que ce n'était pas l'homme qu'il me fallait, que je ne l'aimais pas du tout et que beaucoup de choses nous séparaient… - Mais il doit être bien idiot celui-là… - Idiot… non... mais nous n'avions rien de commun, ni nos goûts, ni nos lectures, ni nos opinions. Nous étions comme ciel et terre, et une telle relation ne pouvait durer longtemps… - J'insiste pour dire qu'il est idiot. Et il l'a été en tous les cas, puisqu'il a laissé filer une fille comme toi… - Ah… je… je ne saurais te répondre... mais enfin, je crois qu'il a pu trouver bague à son doigt, puisque depuis le temps il a fini par se marier et avoir des enfants. - Et toi tu es toujours célibataire... - Oui… cela est écrit quelque part Ramzi. - Je veux bien te croire... et je crois que le destin fait bien les choses. - Pourquoi me dis-tu cela ? - Eh bien, c'est pourtant simple, sinon peut-être qu'on ne se serait jamais rencontrés ou connus… - Oui… mais cela ne change pas trop ma situation… Ramzi la regarde d'un air taquin. - C'est peut-être vrai… Mais moi je suis heureux d'être avec toi… Amel pousse un soupir : il est heureux d'être avec elle. Voilà à quoi se résume son opinion… Elle se met à déguster sa glace et ose quand même formuler la question qui la brûlait : - Et toi Ramzi, pourquoi es-tu toujours célibataire ? - Moi ! Eh bien parce que je n'ai pas encore trouvé ce que j'ai toujours cherché… - Et que cherches-tu ? - Une femme, belle, douce, compréhensive, gentille, qui pourra m'épauler et me faire oublier ma fatigue, et mes responsabilités à chaque fois que je la retrouve à la maison… - Et.. tu n'as jamais rien trouvé ? - Non… toutes les femmes que j'ai pu rencontrées se valent. Les unes cherchent juste à se marier avec moi pour le titre, les autres pour l'argent. Aucune des femmes que j'ai rencontrées, en somme, ne m'a aimé pour ce que je suis… - C'est dommage pour toi Ramzi... Tu es pourtant quelqu'un de bien. - J'ai mes défauts comme tout le monde, mais j'essaye d'être réaliste et compréhensif quand il le faut… Seulement dans notre société la gentillesse passe pour de la faiblesse. Plus on est gentil plus on est naïf. - Je te comprends fort bien Ramzi, moi-même je suis passé par cette expérience… - Tu comprends donc pourquoi je suis toujours seul à mon âge… enfin plus maintenant depuis que je t'ai rencontrée… - Mais… tu ne sais pas encore si je suis cette femme que tu as toujours cherchée. Moi aussi j'ai mes sautes d'humeurs et mes défauts… - Nul n'est parfait Amel… mais je sens qu'avec toi c'est différent… Tu es si simple, si modeste… Je ne vois vraiment pas comment je pourrais refuser de rencontrer une femme de ton envergure… - Bien, donc attends-toi à un revirement de la situation… Je vais devenir méchante, égoïste, orgueilleuse... - Tu peux devenir ce que tu voudras... Tu seras toujours toi-même… Le naturel revient toujours au galop… - Hum... tu crois… méfie-toi… les femmes sont tellement sournoises… - Je n'en doute pas… mais un homme de mon âge sait toujours faire la part des choses. Il est vrai que le plus souvent on se trompe, mais il m'arrive aussi de viser très juste, et je crois que cette fois-ci les dés sont jetés… Amel veux-tu m'épouser ? Un tourbillon, puis un vertige… Amel s'agrippe à la table, et tente de reprendre son souffle… Où est-elle donc ? Dans un avion… ? Non… puisqu'elle sent le sol dur sous ses pieds… Elle est sur terre, certes, mais son cerveau s'est envolé jusqu'à atteindre des cimes inconnues jusque-là… À-t-elle bien entendu ? Ramzi lui fait une demande en mariage au moment où elle s'y attendait le moins… Il vient à peine de la connaître… Mais pourquoi fait-il sa demande comme ça tout d'un coup, à une semaine à peine de leur première rencontre ? Elle n'eut pas le temps de se poser d'autres questions. Une main chaude s'empare de la sienne. Elle sentit cette même chaleur pénétrer tout son corps… Un sang nouveau coulait dans ses veines…. Elle reprend ses esprits et jette un coup d'œil autour d'elle… Elle est toujours là dans ce salon de thé, devant une belle coupe de glace, et surtout devant un homme qui dépasse de très loin ce dont elle a rêvé jusqu'à ce jour, et cet homme veut l'épouser… - Amel… qu'as-tu ? Tu ne te sens pas bien ? Elle prend une gorgée d'eau avant de répondre : - Cela va mieux… mais… mais… il faut dire que tu me prends comme ça au dépourvu… - Cela t'étonne n'est-ce pas ? Cela t'étonne que je me décide ainsi d'un jour à l'autre à demander ta main… Pourquoi donc Amel ? - Je ne sais pas… Cela m'a l'air d'aller trop vite à mon goût… - Trop vite… tu veux encore attendre un peu… Tu as raison… - Non... ce n'est pas ça… non l'attente n'arrangera pas les choses… mais enfin Ramzi, es-tu sûr de toi cette fois-ci… Y. H. (À suivre)