RESUME : Josette est déjà à la maison. Elle l'a vue avec Aziz, Sorreya - enfant naturelle - veut le fréquenter uniquement pour le faire souffrir. Sorreya s'est mise à l'aimer sans s'en rendre compte Il m'adore… Quelle chance j'aurais eue si je n'étais pas une bâtarde, pense Sorreya, en accrochant les tailleurs de la dernière livraison. Mais elle ne doit pas se sentir touchée par ses sentiments. Si elle est née, c'est parce que sa mère a cru en son ami. Il a réussi à lui faire tourner la tête pour l'abandonner après avoir eu ce qu'il voulait. Sorreya ne tombera pas dans le même piège. Aziz n'abusera pas d'elle et ce n'est pas lui qui la plaquera. Ce sera elle qui le fera et quand elle le décidera. Pendant plusieurs semaines, ils se voient en fin d'après-midi, se rendant souvent au bord de la mer après avoir pris un goûter en cours de route. Ces moments ont eu l'art d'éveiller en elle des sentiments contradictoires. Elle le fréquentait dans le but unique de le faire souffrir, parce qu'il était un homme. Parce que l'origine de son malheur, c'est un homme et c'est aussi l'amour. Elle aurait voulu n'avoir qu'à le détester et le faire souffrir mais son cœur s'était mêlé de cette affaire. Aziz avait tellement de qualités qu'il est inimaginable qu'il puisse déplaire à une fille même si celle-ci avait envie de prendre sa revanche sur le destin. Sorreya s'est mise à l'aimer sans s'en rendre compte. Il est si gentil, si prévenant. Il adore la taquiner et elle prend l'habitude de se laisser aller lorsqu'elle est en sa compagnie. Elle ne s'en était pas rendu compte mais elle appréciait sa présence, sa voix. Ainsi, le jour où ils ont croisé une amie à lui avec qui il travaille, Sorreya n'a pas supporté l'instant où ils se sont parlé. La jeune fille avait semblé si heureuse de le voir qu'elle l'a crue amoureuse de lui. Mais Aziz l'a rassurée en lui apprenant qu'elle était fiancée. Sorreya ne se reconnaît plus. Elle qui avait pris la décision de le fréquenter dans le but d'être son bourreau, s'est retrouvée piégée par son propre jeu. Elle est non seulement amoureuse de lui mai aussi jalouse. - Mon Dieu, que m'arrive-t-il ? - Avec qui parles-tu Sorreya ? - Oh ! Excusez-moi, Madame, il m'arrive souvent de penser tout haut. Comment allez-vous ? - Bien… et toi ? - Moi, répond Sorreya, je vais bien. Mais sa patronne remarque sa mine fatiguée. - Tu ne le parais pas pourtant, lâche-t-elle, en l'observant de plus près. Quelque chose ne va pas ? - Si, tout va bien, la rassure Sorreya, en s'efforçant de sourire et en continuant à s'affairer dans l'arrière-boutique. - J'ai pensé que tu avais des nouvelles de la bande de voleurs ou de la police, dit Mme Djira. Est-ce que je me trompe ? - Je n'ai aucune nouvelle d'eux. - Tant mieux, je ne voudrais pas qu'on t'ennuie avec cette enquête. Tu leur as dit tout ce que tu savais. Au fait, je me rappelle que quelqu'un t'a vue avec un jeune homme ! C'est sérieux avec lui ? - Je ne sais pas. C'est tout récent, avoue Sorreya, en baissant les yeux pour ne pas croiser son regard. Il n'y a rien de sérieux entre nous pour l'instant. - Ce qui veut dire qu'il y a des chances pour que ça prenne une tournure sérieuse, émet Mme Djira, surprise. Mais, est-ce que tu lui as dit ? - Dire quoi ? reprend Sorreya en devenant blême. - Sur ton origine, murmure Mme Djira. Est-ce qu'il sait au moins que tu… Elle n'a pas le temps d'en dire plus, une amie vient lui dire bonjour. Sorreya en profite pour aller aux toilettes où elle reste pendant un moment, le temps de se calmer et de chasser cette envie de pleurer. Sa patronne n'a fait que remuer le couteau dans la plaie. Comment pourrait-elle oublier sa situation et son origine ? Elle sait qu'elle n'a pas le droit au bonheur ni à un avenir stable. Seulement, elle aurait aimé oublier. (À suivre) A. K. [email protected]