“L'image de singes magots se nourrissant des restes d'ordures dans les décharges sauvages créées en contrebas de la RN12 est préjudiciable, pas seulement pour cette région et ses habitants, mais aussi pour ses animaux qui risquent d'attraper des maladies liées à la pollution de leur milieu naturel de vie”, nous a déclaré, avec amertume, un membre d'une association environnementale rencontré sur les lieux. Ainsi, la multiplication des décharges inopinées dans cette région n'est pas un fait nouveau. Elle a pris une ampleur alarmante ces derniers temps, de quoi rendre inquiets l'opinion publique et le mouvement associatif local soucieux du moindre dégât occasionné à ces sites et paysages de toute beauté. Cela dit, l'acheminement des ordures ménagères et autres vers ces endroits est devenu un vrai casse-tête pour les autorités locales. Ces dernières peinent à trouver une solution adéquate et définitive pour cette épineuse question. Pourtant, plusieurs réunions de travail ont eu lieu entre les services concernés, vainement et sans résultats. À chaque fois la même problématique revenait, à savoir le choix d'un terrain pour l'implantation d'un CET contrôlé (centre d'enfouissement technique). Plusieurs propositions ont été émises sans que “l'une d'elles voit le jour”, pour plusieurs raisons, notamment, le refus catégorique des citoyens qui se manifestaient contre toute idée d'installer un CET à proximité de leurs villages. Cela dit, le recours vers une solution temporaire a été envisagé à l'époque, sans que les conséquences les plus fâcheuses sur l'écosystème soient prises au sérieux. “On ne règle pas un problème en en créant un autre plus grave encore”, ajoute notre vis-à-vis. À voir les quantités importantes d'ordures de tout genre, qui sont acheminées quotidiennement par les camions et tracteurs à remorques dans la forêt dite Beni Ghobri et ses alentours, on comprendra l'inquiétude des gens. Pis, l'incinération de ces détritus rend l'air de plus en plus irrespirable à cause, particulièrement, des fumées noires et épaisses dégagées par les flammes et les odeurs nauséabondes qui s'échappent des lieux, rendant le passage des automobilistes désagréable. “En passant à proximité de ces décharges, on est contraint de se boucher le nez”, lance ironiquement un transporteur de la région. À cela s'ajoute les risques d'incendies de forêt qui peuvent démarrer à n'importe quel moment de ces endroits. Face à cette situation, les associations environnementales locales, activant pour la protection de la nature, ont d'ores et déjà tiré la sonnette d'alarme à travers plusieurs correspondances adressées aux responsables locaux pour mettre un terme définitif à ce problème qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes. “Aujourd'hui, toutes nos forêts sont quasiment polluées par les décharges sauvages. Chaque espace reçoit son lot de déchets ménagers”, lit-on à la première page de l'une de ces correspondances. Certes, “la nature a horreur du vide”, mais il ne faut surtout pas la remplir d'ordures sinon, elle se videra davantage des éléments qui la composent, font sa beauté et contribuent au bien-être des humains. Hacène Aouidad