C'est sous le signe de “L'édification d'une université nationale efficace et performante” que s'ouvrira, ce samedi, la deuxième université d'été du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), à la faculté de Bouzaréah (université d'Alger), suivie d'une conférence de presse, avant de se poursuivre à Azur-Plage (Alger). Plusieurs thèmes sont programmés pendant les trois journées que durera la rencontre nationale, qui devrait accueillir, outre les délégués et responsables du Cnes, les représentants de certains syndicats (UGTA, SNTE, SNPD, SNCP, SNAPEST...) et de partis politiques (FLN, RND, RCD, FFS, MSP, PT, FNA et AHD 54). Des thèmes relatifs notamment à la réforme pédagogique, la gestion de l'université algérienne, l'expérience de la récente réforme LMD (Licence-Master-Doctorat) et son évaluation. Un débat est attendu sur la situation et le rôle de l'enseignant universitaire, le devenir de l'université, ainsi que sur le travail syndical, à la lumière des changements intervenus à l'échelle locale et internationale. L'université d'été se tient dans un contexte particulier. Elle intervient, en effet, quelques semaines avant la rentrée universitaire 2007-2008. La rencontre survient aussi après la tenue, en mars dernier, du 3e congrès qui a porté Abdelmalek Rahmani au poste de coordinateur national, et après la réunion, à la mi-août, de la commission mixte chargée de la préparation du statut particulier de l'enseignant chercheur. Le 15 août dernier, le Cnes a fait savoir que “l'opération de la confection du statut particulier n'est pas terminée”. Il a ainsi précisé que sur les cinq points contenus dans ledit dossier, seul celui de la grille des salaires n'a pas été abordé. Quelques jours auparavant, son premier responsable a confié que la discussion de la grille des salaires du supérieur ne “peut se faire dans un cadre sectoriel”. M. Rahmani a même affirmé que son syndicat a avancé ses propositions au ministre de l'Enseignement supérieur, après une étude menée par des enseignants spécialistes, qui porte sur un salaire net allant de 50 000 DA pour l'assistant à 150 000 DA pour le professeur. Il a cependant indiqué que “des assurances” lui ont été données par M. Harraoubia, lors de la rencontre du 19 juillet dernier, y compris sur le règlement de “problèmes en suspens, notamment l'acquisition par les enseignants des logements loués depuis des années”. Il y a lieu de souligner qu'au mois dernier, le Conseil interministériel présidé par le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, s'est penché particulièrement sur le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Le conseil a relevé que “l'Etat s'attellera à améliorer davantage les conditions sociales des enseignants à travers l'adoption du statut particulier de l'enseignant et la généralisation du logement en faveur de cette catégorie professionnelle”. M. Belkhadem a alors avancé que les augmentations de salaire des enseignants du supérieur n'auront pas lieu avant juillet 2008. Ce mardi, le chef de l'Exécutif est revenu sur le sujet, confirmant sa promesse. Il a informé de la réunion de la bipartite qui regroupera la semaine prochaine le gouvernement et l'UGTA pour décider de la finalisation de la grille des salaires des fonctionnaires, conformément au pacte social conclu en 2006. “C'est à propos des textes particuliers que j'ai évoqué la date de juillet 2008”, a déclaré M. Belkhadem, faisant entendre que cela risquerait de prendre “six mois ou peut-être une année”. Cette annonce, même si elle va irriter des universitaires et même des syndicalistes qui souhaitaient une hausse salariale dès janvier prochain, contribuerait certainement au bon déroulement de l'université d'été du Cnes et à déclencher des débats de fond sur la place des acteurs de l'université et celle des partenaires sociaux en Algérie. H. Ameyar