Au-delà de l'affaire de la grande-Poste, d'autres détournements ont été opérés dans des structures d'Algérie-Poste dans la capitale. Plus de 7,5 milliards de centimes ont été détournés dans trois affaires que les services compétents de la sûreté de wilaya d'Alger ont eu à traiter. Ils présenteront devant la justice les personnes incriminées dont les principales sont des fonctionnaires d'Algérie-Poste. Une nouvelle qui fait sans aucun doute frémir bon nombre de clients des comptes CCP puisque c'est à ce niveau que les malversations sont opérées par des procédés diaboliques, faisant fi du moindre scrupule. Et de là à une rupture de la relation de confiance, il ne reste pas grand-chose. À moins d'une sérieuse réaction de la tutelle en mettant en place une batterie de mesures et des techniques de dissuasion à même de juguler cette pratique. Les trois cas qui vont suivre sont assez révélateurs du mal qui est en train de ronger cet organisme qui ne date pas d'aujourd'hui. La première affaire s'est passée à la Grande-Poste où les malfaiteurs, au nombre de neuf, ont mijoté leur coup pour détourner la mirobolante somme de 4 milliards et 650 millions de centimes entre 2005 et 2006. À l'origine, un fonctionnaire représentant syndical de surcroît, présente au receveur deux commerçants dont l'un est un proche du syndicaliste. Les deux “clients” présentent des chèques sans provision, mais sont quand même payés au guichet. La complicité entre les deux fonctionnaires d'Algérie-Poste est désormais bien enracinée jusqu'à atteindre des montants importants se chiffrant en milliards de centimes. Et n'eut été la conscience d'un agent de cet organisme qui a tout de suite alerté qui de droit sur la question, les détournements auraient pu être plus conséquents. L'un des commerçants n'avait même pas un compte client. Quant à l'argent détourné, il alimentait tout simplement un faux carnet Cnep. Avisés, les éléments de la Police judiciaire de la division Centre ont réussi au bout de quarante-huit heures à arrêter les mis en cause, soit neuf personnes dont six, après présentation devant le procureur de la République le 22 août dernier ; ils ont été placés sous mandat de dépôt et trois remis en liberté provisoire. Dans la deuxième affaire, on relèvera la complicité du comptable du bureau de poste du 8-Mai 1945 à Bab Ezzouar et son homologue du CHU de Béni Messous. Lors d'une première opération en 2005, le comptable du bureau de poste reçoit en main propre du comptable de l'hôpital un bordereau d'envoi avec des chèques destinés au paiement de la Pharmacie de l'hôpital (PCH). Censé effectuer une opération de compte à compte l'indélicat postier commet une irrégularité pour encaisser un milliard 100 millions de centimes qu'il partage bien sûr avec le comptable de l'hôpital. En 2005, une opération similaire avait fait empocher aux deux comptables un milliard 600 millions de centimes. Alertés, les éléments de la PJ n'ont pas tardé à arrêter, en juillet dernier, le receveur, le caissier, le comptable de la poste et les fonctionnaires de l'administration de l'hôpital, ainsi que le comptable pour les présenter devant le procureur du tribunal d'El-Harrach. Pour la troisième affaire, le mis en cause est un inspecteur du bureau de poste de Mohammadia, qui ne s'est pas gêné à puiser dans les comptes de deux clientes jusqu'à retirer 175 millions de centimes. Le fonctionnaire a été placé sous mandat de dépôt. Les mis en cause ont été inculpés pour dilapidation de derniers publics, faux et usage de faux, faux en écritures dans des documents comptables. ALI FARES