La ville de Béjaïa vit au rythme des festivités commémoratives du double anniversaire des deux printemps berbère (1980) et noir (2001) qui interviennent cette année dans une conjoncture particulière, marquée par une crise politique sans précédent. En effet, c'est sur fond de divergences, de désunion, d'intrigues et de tractations qu'aura lieu, cette fois-ci, la célébration de ces deux dates historiques. L'effritement des fractions du MCB (mouvement culturel berbère), après sa dislocation provoquée par les divergences politiques qui séparent ses différents animateurs, et l'abandon du terrain par ces derniers à la faveur du mouvement citoyen de Kabylie sont autant de facteurs qui font que la kabylie est loin de renouer avec l'ambiance d'antan, celle qui caractérisait les activités commémoratives organisées durant les deux dernières décennies. Au moment où des institutions publiques s'attellent depuis quelques jours à élaborer des programmes d'activités riches et variés, afin de donner un cachet particulier à ce 23e anniversaire du printemps berbère, les coordinations communales des aârchs affiliées à la CICB s'efforcent de préparer la marche populaire du 20 Avril qui aura lieu au chef-lieu de wilaya, ainsi que le rassemblement prévu le 22 avril à Amizour. Ainsi, la maison de la culture qui venait de rouvrir ses portes, le théâtre régional de Béjaïa (TRB), la cinémathèque… devront abriter à partir du 17 avril une kyrielle d'activités culturelles, telles que des expositions (photos, coupures de presse, tableaux de peinture...), des projections de films et documentaires d'expression amazigh, conférences sur l'histoire des rois de Numidie (Massinissa, Jugurtha...). De son côté, l'APC de Béjaïa a arrêté son propre programme qui comprend, entre autres manifestations culturelles et sportives, un inter-écoles prévu le 19 avril à la cinémathèque de Béjaïa, une exhibition de cyclisme, un cross baptisé “20 avril”… K. O.