Le Palais des arts et de la culture d'Oran a abrité, jeudi, une rencontre-débat régionale des éditeurs, journalistes et correspondants de la presse locale et nationale pour débattre l'avant-projet de loi organique relatif à l'information, organisée par le ministère de la Communication et de la Culture. Cette rencontre, à laquelle ont participé également des enseignants, des associations et des partis politiques, a permis aux journalistes de débattre de la problématique et des difficultés qui se sont accentuées avec les mesures sécuritaires exceptionnelles liées à l'instauration de l'état d'urgence depuis février 1992 et ses incidences sur le code de l'information décrié par l'ensemble de la corporation. Le débat de cette rencontre a été marqué par une intervention de Mohamed Bensalah, enseignant universitaire, sur la contradiction de la fonction de journaliste. Pour M. Bensalah : “Il n'y avait jamais eu d'avant-projet parfait, c'est dans cette optique qu'il faut dorénavant réfléchir à une loi de l'information évolutive. Mission donc difficile pour Khalida Toumi qui doit faire preuve de courage”. C'est pourquoi M. Bensalah a, subitement, axé son intervention sur l'avant-projet de loi organique qui, selon lui, “doit surtout fixer les critères du libre exercice du journaliste longtemps confiné dans le marasme”. Pendant cette rencontre, un grand nombre de journalistes se sont démarqués de cet avant-projet de loi relatif à l'information qu'ils suspectent déjà de ne représenter que “le pouvoir et une association d'idées sans base réelle avec les préoccupations de la corporation”, et, surtout, “d'avoir pris le train en marche pour doubler les droits moraux du journaliste”. Les participants à cette rencontre qui viennent des quotidiens locaux et nationaux ont dégagé l'idée d'une plate-forme pour coordonner le travail des professionnels, avec un objectif majeur : instaurer un véritable code de l'information, élaboré par et pour les journalistes, en tenant compte des critères de déontologie de base pour une meilleure défense des droits du journaliste. C'est la raison pour laquelle un code de l'information, émanant directement de la corporation, est souhaitable, surtout en l'état de vide juridique dans lequel se trouve cette profession. Enfin, cette rencontre, où l'on a noté “l'absence spontanée” de Khalida Toumi, ministre de la Communication et de la Culture, avait également pour objectif de discuter à bâtons rompus sur un certain nombre de points destinés à faire “sortir la profession de l'ombre”. Dans un premier temps, l'abrogation pure et simple de l'article 39 portant création de la commission nationale de la carte du journaliste professionnel est d'ores et déjà rejetée par la majorité des journalistes. B. G.