Lorsqu'il avait débarqué l'année dernière à Tizi Ouzou, Mohamed Derrag, l'ex-attaquant de l'OMR se devait de “casser la baraque” et de s'imposer au sein de la JSK où les places ont pour habitude de coûter très cher. Mais voilà que l'ex-Olympien a longtemps végété sur le banc de touche kabyle car ni Azzedine Aït Djoudi ni Kamel Mouassa ne lui ont accordé la moindre chance, lui qui était pourtant réputé pour sa clairvoyance dans le jeu et surtout la rapidité d'exécution doublée d'une bonne frappe de balle des deux pieds et de la tête. Patient qu'il est, le jeune Derrag ne s'est gère découragé et a dû attendre son heure pour saisir sa chance au vol et faire valoir sa classe et son talent. Lors du premier match des poules de la Ligue des champions d'Afrique disputé par la JSK à Tripoli, il ne faisait même pas partie de la liste de 18 et dans la tribune de presse du stade de Tripoli, il était à nos côtés et avait bien du mal à contenir une grosse frustration surtout que les attaquants kabyles rataient ce jour-là de nombreuses occasion de but face à l'Ittihad libyen. Il avait des fourmis dans les jambes et se rongeait les ongles face à un tel gâchis. Mais comme en football, la patience est… mère de sûreté, Derrag a fini par se frayer une place au soleil en Kabylie où l'on adore les chasseurs de buts. Le retour de Moussa Saïb aura été une providence pour le jeune Derrag qui fera une entrée fracassante à Rabat face aux FAR. Incorporé en seconde mi-temps, il a profité d'un premier ballon pour l'écraser d'une belle reprise de tête sur le poteau gauche du gardien international marocain, El Djarmouhi qui n'y avait vu que du feu. Quelques minutes après, il réceptionnait une très belle ouverture de son compère Berremla pour s'en aller battre le gardien marocain et égaliser pour son club, la JSK, qu'il propulsera à la 3e place du groupe. Derrag venait de réussir son déclic et Saïb confirma même son nouveau statut de titulaire jeudi dernier face au MC Saïda, en championnat. Ce fut sous les encouragements du public qu'il donna libre cours à son génie et sa belle technique en mouvement. Avec son style nonchalant, il a slalomé plus d'une fois, au cœur de la défense adverse et a distribué deux ou trois balles de but qui auront désarticulé le bastion défensif saïdéen. “Depuis que Moussa Saïb m'a donné ma chance, je me sens beaucoup plus libéré et la confiance est revenue“, dira Derrag dont la résurrection aura été saluée tel qu'il se doit par les supporters kabyles et surtout appréciée par les dirigeants kabyles. ”Je n'ai pas tellement joué la saison dernière, mais je ne me suis jamais découragé car je savais qu'un jour ou l‘autre, on finirait par me donner ma chance et il m'appartenait de la saisir, ce qui fut fait et bien fait. Pour cela, je ne cesserai de remercier le coach Moussa Saïb qui croyait en moi et qui a d'ailleurs libéré tous les joueurs depuis qu'il a été nommé entraîneur. D'ailleurs tous les joueurs ont beaucoup d'estime et de respect pour Saïb qui fut jadis un grand joueur et qui comprend l'état d'âme d'un footballeur”, dira encore Derrag qui aura réussi son envol au stade du 1er-Novembre où tant d'attaquants racés on fait école. Mohamed Haouchine