Cette hausse pourrait intervenir à partir de janvier 2008. Une augmentation des salaires pour l'ensemble des travailleurs est possible. Un nouveau barème de l'impôt sur le revenu global est en gestation. C'est du moins ce qu'a laissé entendre le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III. “L'invité de la rédaction”, une émission animée par la journaliste Souhila El-Hachemi, affirme que des discussions sont menées entre les membres du gouvernement dans ce sens dans le cadre de la préparation de l'avant-projet de loi de finances pour 2008. “Le document n'est pas encore finalisé. Des discussions s'opèrent entre les différents secteurs du gouvernement sur les aspects budgétaires, mais aussi sur les dispositions légales. Et donc nous avons un certain nombre d'actions que nous souhaitons voir débattues. Effectivement, l'impôt sur le revenu global, sous l'angle du nombre de tranches et des niveaux de taux, est un élément de discussion au niveau du gouvernement”, souligne le ministre des Finances. Rien n'est encore acquis, mais le gouvernement est conscient de la nécessité de booster le pouvoir d'achat du citoyen, malmené ces derniers mois par la hausse des prix de plusieurs produits de première nécessité, sans pour autant augmenter le niveau actuel des salaires versés. En effet, la baisse de l'IRG dégage pour le salarié une augmentation de son pouvoir d'achat actuel sans augmentation nominale de son salaire. Le contexte de maîtrise de l'inflation, la couverture de la dette interne par les disponibilités du Trésor et le niveau appréciable des réserves de change favorisent amplement un tel travail. Par contre, M. Karim Djoudi n'a pas évoqué l'éventualité d'une action sur la TVA. Pourtant, la révision à la baisse de la TVA, appliquée notamment aux produits de large consommation, semble faire aujourd'hui l'unanimité. Le consommateur comme le producteur jugent que la TVA, appliquée à ces produits, est excessive car ses conséquences se répercutent directement sur le pouvoir d'achat des citoyens. La TVA ampute directement le pouvoir d'achat des ménages. En situation normale, elle constitue donc une ponction sur leurs revenus. A contrario, l'exonération de la TVA pour certains produits de première nécessité est, pour peu que les produits ne subissent pas l'effet de la spéculation par fait de pénurie, un dopage du pouvoir d'achat. Elle permet aux ménages à faible revenu d'accéder aux produits de base ; ce qui constitue, donc, un élément de formation de la structure de leur consommation. Le ministre des Finances est revenu longuement sur la nouvelle grille des salaires des fonctionnaires. M. Karim Djoudi estime que la nouvelle grille des salaires intègre des aspects qualitatifs liés à la modernisation de la grille, mais aussi des aspects quantitatifs en termes de coûts. Des coûts qui seront budgétisés dans le projet de loi de finances pour 2008. Les augmentations des points indiciaires coûteraient plus de 100 milliards de dinars au Trésor public. “C'est un effort très important pour l'Etat qui nécessite, dans l'avenir, que nous ayons une rigueur en matière de conduite des équilibres de politique budgétaire et donc des dépenses de fonctionnement”, explique le ministre. Analysant la croissance économique, le ministre des Finances affirme que celle-ci est essentiellement tirée par la croissance hors hydrocarbures. “Sur l'année 2006, le taux de croissance du produit intérieur brut hors hydrocarbures était de 5,4%. Les projections pour l'année 2007 indiquent une croissance hors hydrocarbures de 6,5%. Il est évident que la croissance hors hydrocarbures tire la croissance globale. Et c'est cette croissance hors hydrocarbures qui génère la richesse et l'emploi”, explique M. Karim Djoudi en ajoutant que, “effectivement, on peut toujours dire que nous avons besoin de plus de croissance”. Mais ce que ne dit pas le grand argentier du pays, c'est que cette croissance ne résulte pas d'une dynamique propre aux différents secteurs d'activité, mais d'une très forte augmentation des dépenses publiques d'équipement liée à la très bonne tenue des prix des hydrocarbures. Malheureusement, cette forte augmentation des dépenses publiques n'a pas eu d'effet d'entraînement sur le secteur industriel. La production industrielle globale du secteur public national a baissé de 0,3% en 2006. Meziane Rabhi