Le début de l'année 2008 devait commencer avec une amélioration tangible du pouvoir d'achat. En plus de l'entrée en vigueur de la nouvelle grille des salaires des fonctionnaires de l'Etat qui, du reste, ne sont pas tout à fait satisfaits, il est prévu des mesures fiscales au profit des travailleurs à bas et moyens salaires. Des exonérations et abattements de l'IRG (impôt sur le revenu global) sont donc au programme dès aujourd'hui. La loi de finances a prévu plusieurs barèmes d'abattement. Les salaires se situant entre 9000 DA et 15 000 DA (salaire brut imposable) sont exonérés, selon que le salarié est marié ou célibataire. Une mesure qui fera certainement plaisir aux fonctionnaires et aux retraités qui, pour certains, touchent encore un salaire inférieur au SNMG. Le gouvernement indique que ces dispositions ont été prises en vue d'améliorer le pouvoir d'achat des ménages, de sorte que cet avantage touche aussi les travailleurs du secteur économique, public et privé non concernés par la grille des salaires. Mais pour beaucoup d'employés, c'est – encore – le désenchantement. « Il est nécessaire de déterminer ce qu'est un salaire moyen. Est-ce qu'un revenu brut de 25 000 DA peut-être considéré comme un salaire moyen en pleine flambée des prix ? », s'est interrogé un employé dans une entreprise privée. Un salarié qui touche 25 000 DA brut devra ainsi gagner une augmentation de près de 1000 DA. « Alors que nous fondions quelques espoirs sur cette baisse de l'IRG, nous constatons qu'elle représente une amélioration à peine visible de nos conditions de vie », nous dira notre interlocuteur. Dans les faits, les nouveaux taux applicables sont 20, 30 et 35% au lieu de 10, 20, 30, 35 et 40%. Les salaires dépassant les 120 000 DA/an seront tous soumis à 35%, au lieu de 40% imposés auparavant sur les salaires dépassant les 270 000 DA. En clair, plus le salaire est important, moins il bénéficiera de la baisse de l'IRG. La révision du barème de l'Impôt sur le revenu global (IRG) vise, selon le gouvernement, à « harmoniser » le niveau d'imposition des revenus des personnes et des sociétés. Cette adéquation, souligne-t-on, est devenue nécessaire suite à la réduction du taux de l'Impôt sur les bénéfices des sociétés. Les patrons sont gagnants dans la mesure où cette disposition est accompagnée de la révision à la baisse de 10 à 15% du taux d'imposition applicable aux dividendes. La réduction de l'IRG sera également assortie d'une simplification des procédures fiscales à travers la mise en place d'un régime au réel, simplifié pour les contribuables éligibles à la comptabilité simplifiée et dont le chiffre d'affaires se situe entre 3 et 10 millions ainsi que la simplification de la déductibilité des frais de siège. Contrairement aux autres impôts liés à l'entreprise, l'IRG n'a pas été révisé depuis fort longtemps. Pour les spécialistes, le maintien d'un seul et même barème pour l'IRG après une augmentation du SNMG n'aurait pas d'impact significatif sur le pouvoir d'achat puisque le différentiel gagné suite à cette augmentation des salaires est quasiment absorbé par le maintien des mêmes taux de l'IRG. Le pouvoir d'achat reste néanmoins laminé par une hausse vertigineuse des produits de large consommation.