Les vingt dirigeants latino-américains, espagnol et portugais ont lancé, à la fin du XIIe sommet ibéro-américain de Santiago, un appel urgent à la nécessité de renforcer la protection sociale en Amérique latine, en dépit de divergences idéologiques flagrantes entre eux. Le bloc anti-libéral, mené par le président vénézuélien Hugo Chavez, et formé d'Evo Morales (Bolivie), Daniel Ortega (Nicaragua), Rafael Correa (Equateur) et du Cubain Carlos Lage, a mené la vie dure lors de débats aux dirigeants conservateurs et libéraux de cette région, considérée comme l'une des plus inégalitaires au monde. La “déclaration de Santiago” recommande de mettre en place un Etat fort, d'accroître le niveau de protection sociale, d'étendre l'éducation, de créer des emplois, d'améliorer le sort des plus pauvres et de moderniser les systèmes fiscaux en augmentant au besoin les impôts pour financer toutes ses réformes. Bref, le libéralisme de la mondialisation est montré du doigt. D'entrée, le pourfendeur du libéralisme, Hugo Chavez, a mis ses pieds dans le plat en rejetant la notion de cohésion sociale pour lui substituer celle, plus juste, de transformation sociale conduisant à une meilleure justice sociale. Il a été suivi par le bloc antilibéral qui veut des changements fondamentaux impliquant des révisions des Constitutions et surtout plus de réformes hors de celles concoctées par le FMI qui, aux yeux de la gauche latino, confortent le capitalisme mondial et les oligarchies locales. Pour clôturer ce sommet, les Latinos révolutionnaires ont tenu un meeting au stade Vélodrome de Santiago. La gauche anti-libérale latino-américaine : Chavez, Morales, Correa, Ortega et le Cubain Lage venu en remplacement de leur mentor commun, Fidel Castro, toujours convalescent, se sont donné à cœurs joie pour dénoncer la mondialisation. D. B.