Les conclusions de cette initiative, lancée par UBM, seront soumises aux instances concernées des pays maghrébins. L'information a été annoncée hier par le président de l'UBM, M.Othman Benjelloun lors d'une rencontre sur le «Développement du capital investissement au Maghreb» tenue à Alger. «Nous sommes convaincus que le secteur bancaire est le seul à même de représenter le fer de lance de l'intégration maghrébine que nous ne cessons d'appeler», a-t-il poursuivi. Pour lui, le Maghreb est condamné à l'insignifiance si chaque pays continue à agir de façon isolée. Mais, certains spécialistes considèrent cette idée tellement lointaine qu'ils hésitent à imaginer sa concrétisation. Il faut reconnaître que l'état actuel des relations politiques intermaghrébines ne permet même pas d'imaginer que les gouvernements concernés pensent instaurer au Maghreb une Union monétaire similaire à celle mise en place en Europe. D'autres considèrent que les différences de vocation économique entre les pays membres sont trop importantes (Maroc et Tunisie fondée sur le tourisme, Algérie fondée sur les hydrocarbures) et peuvent constituer un obstacle à un tel projet. Une politique monétaire commune risque, selon eux, de défavoriser tel ou tel autre membre. En outre, l'UMA n'est pas une Zone monétaire optimale compte tenu, en particulier, du faible niveau du commerce interrégional, dû au manque de mobilité des facteurs de production, à l'absence de transferts fiscaux et au faible mouvement des capitaux. Selon M.Mohamed Rachid Larbi, secrétaire général de l'UBM, «la réalisation de ce projet de monnaie régionale unique devrait se faire par étapes». L'association espère la réalisation de ce «projet-rêve» qui concrétisera, selon lui, parfaitement l'intégration économique de la région. Le premier pas qu'il faut faire, selon lui, est celui de la mise en place d'une carte bancaire maghrébine, valable dans les cinq pays. Quelle que soit la raison qui pousserait les pays du Maghreb à unifier leurs systèmes de paiement, un nom pour la monnaie unique devrait être adopté. Il semblerait que le choix ne se ferait qu'entre le dirham et le dinar. L'ouguiya, transcription en caractères latins de l'intonation mauritanienne du terme ouquiya, peut difficilement les concurrencer. Par ailleurs, concernant le développement des investissements au Maghreb, la ministre déléguée chargée de la Réforme financière algérienne, Mme Fatiha Mentouri, a tenu à souligner à cette occasion que cet instrument constitue un axe important de la réforme financière dans notre pays. Les banques nationales font face actuellement à une forte demande de crédits de la part des entreprises. Elles enregistrent annuellement plus de 80% de crédits d'entreprises soit plus de 18 milliards d'euros, selon Mme Mentouri.