L'évolution connue ces derniers mois sur les marchés internationaux des céréales ne semble pas avoir laissé indifférents nos céréaliculteurs. Ainsi, au lieu de remettre leur production, du moins une partie, aux Coopératives de céréales et légumes secs (CCLS) essaimées à travers le pays, ces agriculteurs ont préféré cette année écouler leur marchandise directement sur le marché en approvisionnant, notamment les minotiers qui, apparemment, offre un prix d'achat meilleur que celui pratiqué par les CCLS. Normal diront certains. Ainsi, les agriculteurs gagnent plus et les meuniers trouvent leur compte en achetant sur le marché local, bien plus intéressant que les importations. Sauf que dans toute cette histoire, c'est l'Etat qui est perdant, puisque les céréaliculteurs bénéficient durant toute la campagne d'un dispositif de soutien et d'encadrement qui leur permet de s'approvisionner en semence à des prix administrés, sans parler des autres primes offertes à la filière. En fin de compte, l'agriculteur se retrouve sans aucune obligation de remettre sa production aux CCLS, celles-là mêmes qui avaient mis à sa disposition des semences traitées et à des prix intéressants. Résultat de cette situation, seulement 7 millions de quintaux de blé ont été récupérés sur une production de 43 millions de quintaux. Ce qui est évidemment insignifiant. Pourtant, ces dernières années, le volume récupéré à l'issue de chaque campagne de moisson-battage avoisine, selon le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, 15 millions de quintaux. Ainsi, des mesures d'ordre organisationnel et des améliorations doivent intervenir dans le dispositif en question pour mettre de l'ordre dans cette filière. C'est la question sur laquelle s'est penché, hier, l'atelier mis en place par le ministère de l'Agriculture à l'ITGC et auquel participe des représentants de la Chambre nationale de l'agriculture et les directeurs de service agricole des wilayas considérées comme potentielles ou intermédiaires au niveau de la production céréalière. H. S.