Hier encore, des jeunes viennent s'agglutiner devant l'entrée principale de l'agence de l'emploi de la ville pour s'inscrire à cette allocation chômage. Depuis dimanche dernier, des dizaines, voire des centaines de jeunes, de la ville et des communes environnantes, ont pris d'assaut l'antenne locale de l'Agence nationale de l'emploi, sise rue Raynal au centre de Mostaganem. Munis d'une photocopie de leur carte d'identité, ils réclament leur inscription sur les états des “bénéficiaires de l'allocation chômage” ! Le directeur de l'antenne, M. Harrat Larbi a beau expliqué et réexpliqué, à la foule de jeunes agglutinés devant la bâtisse, que “cette allocation qu'ils réclament n'est qu'une pure affabulation colportée par la rumeur”, mais rien n'a semblé persuader les prétendants. Avant-hier, le directeur régional de l'Ouest de l'agence s'est déplacé lui-même d'Oran pour contredire la folle rumeur, mais vainement, le lendemain, l'afflux et l'attroupement s'est davantage massifié. Fort heureusement, les services de police appelés en renfort y sont allés en fins diplomates. Le pire a été déjoué. La journée durant, la radio locale, Radio Mostaganem, n'avait cessé de diffuser des “spots persuasifs” en langue dialectale infirmant par la bouche du directeur de l'antenne la rumeur. La rumeur selon laquelle une allocation chômage, à hauteur de 4 000 DA pour les célibataires et 6 000 DA pour les mariés, allait être attribuée aux jeunes sans emploi. Et en vue davantage de crédibilité, on expliquera que devant le nombre particulièrement important de chômeurs, le dispositif devait être mis en place en catimini afin de ne pas soulever la foule. Sans citer nommément la source, M. Harrat croit fort que son organisme était “victime d'une propagande fabriquée à des fins électoralistes”. “Certaines parties engagées dans la course électorale auraient promis l'attribution d'une telle allocation !” a-t-il déclaré sans plus de précision. “La rumeur, telle une traînée de poudre, a été propagée au lendemain de la restructuration territoriale du domaine de compétence de l'antenne de l'emploi, en vertu de laquelle les antennes sœurs de Sidi Ali et Aïn Tedlès ont été soulagées de deux communes chacune, désormais rattachées à l'antenne de Mostaganem. Dans l'après-midi de dimanche, la serrure de la porte d'accès principal à l'organisme assiégé a été détériorée. Hier, le directeur de l'emploi de la wilaya, vraisemblablement dépêché par Mme le wali, est intervenu sur les ondes de la radio locale en vue d'apaiser les esprits. M. O. T.