La situation est grave et le phénomène des assassinats risque de connaître un ascendant dans les jours à venir si des actions sérieuses ne sont pas prises en faveur de la jeunesse dans les plus brefs délais. La petite localité de Sidi-Safi dans la daïra de Béni-Saf vient d'être secouée ce mercredi aux environs de 22h par un tragique évènement qui a mis tout une population en émoi. En effet, un crime a été commis par un jeune adolescent qui répond aux initiales B. W., âgé à peine de 17 ans qui a pointé un couteau à cran d'arrêt en plein cœur de son compagnon, un certain D. B., 25 ans. La victime a succombé à ses blessures au cours de son évacuation vers l'hôpital. Quant au criminel, qui a réussi à prendre la fuite dans un état d'ébriété avancé et ce, juste après son forfait, a été arrêté jeudi à 3h du matin à la suite d'une vaste opération de recherches entamée par les éléments de la brigade de Aïn Tolba. Cependant, au-delà de ce crime qui est le sixième du genre en trois mois dont trois assassinats durant le mois de Ramadhan, la sonnette d'alarme est donc tirée dans tout le territoire de la wilaya. Hier, du sang a coulé à Hassasna, Bouzedjar, Chabat El Leham, Terga, Aïn Témouchent et tout récemment Hassi El Ghella où une femme de mœurs légères a lacéré sa campagne après l'avoir achevée de plusieurs coups de couteau. En effet, ce énième crime qui se déroule interpelle au plus haut degré les pouvoirs publics sur leur capacité de prise en charge des jeunes, en particulier la catégorie la plus vulnérable, celle des moins de trente ans composée de chômeurs désœuvrés non structurés. À AIn Témouchent, la situation est grave et le phénomène des assassinats risque de connaître un ascendant dans les jours à venir si des actions sérieuses ne sont pas prises en faveur de la jeunesse dans les plus brefs délais. D'ailleurs, le phénomène des harragas n'était-il pas un signal fort aux autorités locales. Certes, au départ il n'y avait que 12% de jeunes témouchentois qui étaient parmi l'ensemble des harragas qui utilisaient le littoral témouchentois. Mais la tentation des candidats locaux est devenue encore plus forte ces derniers temps surtout lorsqu'on est confronté à des conditions de vie très dures, une telle situation qui fera l'affaire aux différents réseaux du crime organisé dont celui de l'émigration clandestine où l'arnaque vient de trouver son compte face à la crédulité des jeunes qui sont tentés par l'Eden ibérique. Dans une wilaya où l'on parle que du taux d'avancement des travaux des projets de construction de différents programmes de logements et de locaux à usage professionnel occultant ainsi le véritable fléau qui guette chaque jour que Dieu fait nos jeunes désœuvrés qui ne font de leur évasion que la drogue et les boissons alcoolisées dont les conséquences sont connues et ce, à l'exemple du drame qui s'est déroulé ce week-end à Sidi Safi. Tout le monde est donc concerné car ce n'est pas uniquement l'affaire des services de sécurité qui ne sont que le dernier maillon de la chaîne en termes de lutte contre les nombreux fléaux sociaux. Où sont donc les associations de jeunes, quel rôle détiennent les CIAJ si ce n'est l'organisation de portes ouvertes dont l'influence sur les jeunes désœuvrés demeure quasi existante ? Où sont les gens du culte ? Que font les élus qui ne se souviennent de leurs jeunes concitoyens que pendant la période de la campagne électorale et qui les confondent aux simples voix à des fins électoralistes pour les perdre de vue une fois bien installés dans leurs bureaux calfeutrés ? Toutes ces questions méritent des réponses pour le seul but de préserver des vies humaines. Il est donc utile de rappeler que plusieurs aires de jeux dont des terrains en “matéco” ont vu le jour ces dernières années à travers l'ensemble des localités à la faveur d'un programme ambitieux destinée aux jeunes. Mais force est de constater qu'une bonne partie de ces structures sont carrément à l'abondant à la merci des mains malveillantes mais aussi, faute d'une prise en charge de la part des autorités locales, en particulier de la municipalité, ces lieux deviennent tout simplement des beuveries. L'exemple le plus frappant demeure bien sûr le petit bois récréatif attenant au complexe sportif de proximité de Hammam Bou Hadjar destinés aux jeunes qui veulent s'adonner à leurs sports ou leurs activités préférés et qui représente un réel danger en l'absence de mesures de sécurité, notamment à la tombée de la nuit où tous les risques de danger sont permis. M. Laradj