Alors que les négociateurs palestiniens et israéliens ne sont pas parvenus à un accord sur un document commun à présenter lors de cette réunion, le président de l'Autorité palestinienne trouve tout de même des raisons de croire à un succès. Le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas est arrivé le premier aux Etats-Unis pour participer à la réunion internationale sur le Proche-Orient qui se tiendra mardi à Annapolis sous l'égide de Bush. En foulant le sol américain, le président de l'Autorité palestinienne a encore fait état de son optimisme : “Je viens à Annapolis pour tenter de réaliser les aspirations et le rêve du peuple palestinien d'établir son Etat indépendant et je souhaite qu'Annapolis conduise à l'application des résolutions internationales, la Feuille de route international, caduque depuis sept ans, l'Initiative de paix arabe revisitée par la Ligue arabe lors de son dernier sommet et la vision du président Bush des deux états, Israël et la Palestine.” En réalité, le dirigeant palestinien est le dos au mur, il n'a pas d'autre alternative que de s'enfourcher dans la conférence. La réunion d'Annapolis doit rassembler, outre Abbas et Olmert, les représentants d'une quarantaine de pays, sous l'égide de Bush. La plupart vont faire le voyage contre leur gré, juste pour ne pas déplaire à Washington. L'Arabie Saoudite, après avoir émis des doutes et entretenu le flou sur sa présence, y sera à la satisfaction du locataire de la Maison-Blanche qui souhaite voir se congratuler Riyad et Jérusalem. Le ralliement des Saoudiens a entraîné celui de la Ligue arabe, dont les treize membres du comité chargé de promouvoir l'initiative de paix arabe d'inspiration saoudienne ont décidé de faire le voyage à Annapolis. De ce point de vue, Bush a d'ores et déjà marqué un point : sa conférence, qui vise à relancer le processus de paix au Proche-Orient, constitue l'effort diplomatique le plus important de l'Administration Bush dans la région moyen et proche-orientale. Olmert, qui devait arriver dimanche, lui, est pessimiste. Il doit revoir Abbas aujourd'hui en présence de Bush. Mais cela ne changera pas grand-chose au document final. Palestiniens et Israéliens peinent depuis près d'un mois, en vain, pour parvenir à accorder leur violon sur les grandes lignes d'un règlement. D'ailleurs, ils semblent y avoir renoncé devant l'ampleur du fossé les séparant. Abbas a annoncé au Maroc que les pourparlers sur la rédaction de ce document avaient échoué. Le président iranien Ahmadinejad n'a pas tord en condamnant la veille de l'ouverture du show d'Annapolis une réunion qui vise uniquement, selon lui, à soutenir le régime israélien contre les Palestiniens. Selon Ahmadinejad la participation à cette conférence est le signe d'un manque d'intelligence politique et l'histoire ne retiendra pas favorablement le nom de ceux qui participent à cette conférence et y fourniront des avantages au régime sioniste. C'est du politiquement incorrect mais ça a le mérite de cadrer une réunion où la cause palestinienne ne trouvera certainement pas de comptes. D. Bouatta