Le gouvernement turc prépare un projet de loi d'amnistie pour les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a annoncé le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, hier, à plusieurs journaux. “Oui, une nouvelle loi va peut-être voir le jour. Nous allons nous intéresser aux différentes dimensions et mener nos préparatifs en conséquence”, a déclaré samedi M. Erdogan dans l'avion le conduisant à Lisbonne pour le sommet Union européenne-Afrique. “Nous allons voir comment, avec quel type de loi, nous pourrons parvenir à un résultat optimal”, a-t-il ajouté. Le code pénal turc prévoit déjà une dispense de peine pour tout membre d'une organisation illégale n'ayant pas commis de crime, s'étant rendu à la justice avant le lancement d'une enquête à son encontre et ayant donné des informations contribuant à la dissolution de cette organisation. Les résultats de cette disposition ont cependant été limités. Les organisations kurdes réclament une amnistie totale pour les rebelles du PKK. M. Erdogan a dit envisager une mesure “plus étendue”. “Nous sommes désormais dans une situation différente. Avec l'aide des médias, nous pouvons avoir de meilleurs résultats. Nous pouvons minimiser avec nos travaux les départs pour les montagnes”, a déclaré le Premier ministre, faisant allusion aux zones montagneuses de l'est de la Turquie où opère le PKK. M. Erdogan a souligné que son cabinet n'était pas en négociation avec le PKK. Les déclarations du Premier ministre interviennent alors que l'armée mène une intense campagne contre le PKK dans l'Est et le Sud-Est de la Turquie, à la population en majorité kurde, et a lancé début décembre une opération d'ampleur limitée contre les rebelles retranchés dans le nord de l'Irak. Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 37 000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK, en 1984. DJAZIA SAFTA/AGENCES