La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) organise, pendant 5 jours, et ce, depuis hier, à la salle de conférences du siège de la wilaya de Ghardaïa, un stage national de formation sur la lutte contre l'immigration clandestine avec la participation d'experts de la police française et de deux attachés à la sécurité auprès de l'ambassade de France à Alger. Regroupant pas moins de 85 cadres de la Police des frontières terrestres, représentant les 48 wilayas du pays, ce stage a pour but, selon le commandant Jean-Pierre Bocancia, accompagné du capitaine Christian Duc, tous deux spécialistes dans le domaine du crime organisé, d'abord l'échange bilatéral des expériences des deux pays, mais aussi mieux se connaître pour mieux coopérer et développer les techniques d'investigation pour le démantèlement des filières et des réseaux d'immigration clandestines. “Le crime organisé a gravi des échelons supérieurs en matière de logistique, de moyens techniques et technologiques”, affirme le commandant Bocancia, à l'ouverture de cette première journée. Interrogé par Liberté à propos de l'absence de représentants des polices d'Espagne et d'Italie, du fait de leur plus grande submersion par les flux (ou flots) migratoires clandestins, le commandant Sifi Mohamed Noui, directeur adjoint de la Police des frontières terrestres, affirme que ce type de rencontres n'a pas vocation à discussion avec les pays de la rive sud de la Méditerranée, mais n'est que le prolongement des cinq précédentes rencontres en la matière, dont la première a eu lieu en 2001 à Tamanrasset. M. Sifi révélera que “cette question appelle à un débat de fond, rationnel et dépassionné”. À la question du choix de la ville de Ghardaïa pour cette formation, il indiquera que “cette ville est spécifiquement importante. Elle est située au carrefour de toutes les voies empruntées par les filières de l'immigration clandestine. Elle est, en fait, un point de convergence de tous les Africains clandestins dont l'objectif est le passage en Europe en transitant par notre pays”. Et d'ajouter : “Notre but n'est pas de nous attaquer aux clandestins qui sont des victimes, mais de combattre les réseaux maffieux qui s'adonnent au trafic d'êtres humains. Ce qui nous impose de faire preuve de fermeté qui n'est pas toujours bien comprise par les immigrants quand, quelquefois, elle a tendance à paraître dirigée contre ceux qui cherchent, de façon bien compréhensible, à échapper à la misère.” Par ailleurs, le wali de Ghardaïa, M. Yahia Fehim, dans une allocution d'ouverture a affirmé que “l'immigration clandestine, dont les premières victimes sont les immigrés eux-mêmes, fait obstacle à toute espèce d'intégration et comporte, notamment à travers le champ qu'elle ouvre au développement de l'économie souterraine, un risque de déstabilisation sociale. Vivant en général dans des conditions d'extrême précarité, la plupart des immigrants clandestins, pour subsister, font souvent dans l'informel et autres petits trafics en tous genres”. L. KACHEMAD