La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) organise pendant une semaine, à l'hôtel El Izza de Maghnia, un stage national de formation sur la lutte contre l'immigration clandestine avec la participation de cadres de la police française. « C'est un stage destiné à l'ensemble des cadres de la police des frontières terrestres avec la collaboration de deux spécialistes français dans le domaine du crime organisé. Pourquoi des policiers français ? Tout simplement, ils ont de l'expérience dans la fraude documentaire (faux papiers) et puis, l'Europe se concerte et se dote de moyens et de textes pour trouver des solutions à ce problème. Nous devons nous mettre à niveau aux nouvelles exigences nationales et internationales », souligne le responsable de la direction de l'information à la DGSN, qui ajoutera : « Ce type de stage, qui est le prolongement de la rencontre de Tamanrasset, est une coopération entre la France et l'Algérie. » Pourquoi alors avoir opté pour Maghnia ? « C'est simple, cette ville est spécifique, elle est un point de convergence des Africains clandestins dont l'objectif est le passage en Europe par notre pays ». Selon les organisateurs, ce séminaire est un investissement, « le facteur humain est le meilleur gage de réussite de toute entreprise ». Pendant ce stage, où l'on n'est pas autorisé à assister aux ateliers de réflexion pour des raisons qu'on pourrait comprendre (même si notre interlocuteur rejette le terme de « huis clos »), on nous expliquera que ces journées traiteront des nouvelles techniques de la lutte contre ce fléau et des méthodes d'investigation. « Notre but, n'est pas de nous attaquer aux clandestins qui sont des victimes, mais de combattre les réseaux maffieux qui s'adonnent au trafic d'êtres humains. » Quand on sait que l'immigration clandestine concerne les pays du Maghreb, d'autres pays européens, ainsi que les Etats africains, l'on est en droit de s'interroger sur le fait que ce stage ne soit limité qu'à l'Algérie et la France. Le Maroc, au moins, aurait dû en faire partie. « Nous n'avons aucune coopération avec le Maroc », rétorque laconiquement le représentant de l'information. Nous apprendrons tout de même que pour l'année en cours, 4 000 clandestins, toutes nationalités confondues, ont été refoulés vers leurs pays d'origine. Quant au nombre de clandestins se trouvant sur le territoire national, notre interlocuteur a avoué ne pas pouvoir l'évaluer. « Notre objectif est d'endiguer ce fléau à la source et assurer le respect de la dignité humaine, et pour ce faire, des groupes de réflexion œuvrent pour cela. » Un spécialiste du ministère de la Santé assiste à ce stage en qualité de conférencier, « Nous prendrons connaissance des maladies liées à l'immigration ». Pour rappel, dans le camp de l'Oued Jorgi, en plus des maladies graves détectées, les services sanitaires de Maghnia ont découvert au courant de l'année 2003, six cas de sida dont deux porteurs sont décédés. Quant aux séropositifs, c'est le silence radio... Nous y reviendrons.