Kamel Dervis a déclaré jeudi dernier qu'aucune cause ne peut justifier la perte de vies humaines. Ces attentats ont visé des civils qui travaillent pour le développement du pays et les droits humains. Après la condamnation ferme des attentats du 11 décembre par la communauté internationale, notamment le secrétaire général de l'ONU, c'est le temps de la reconstruction. Rien ne peut décourager ou entraver les missions humanitaires des Nations unies, puisque le travail des deux organisations continuera à Alger. C'est ce qui ressort de la conférence de presse de Kamel Dervis, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et représentant du secrétaire général de l'ONU, jeudi à Djenane El-Mithak, à Alger. “Le travail va continuer au sein des deux organisations”, a-t-il annoncé. Venu de New York mercredi soir, à la demande du secrétaire général de l'ONU, M. Dervis a déclaré : “Nous sommes à la recherche de nouveaux locaux pour reprendre nos activités le plus rapidement possible. Il est clair que nous avons besoin de sécurité ainsi que de l'aide des Etats membres et du pays hôte pour l'assurer.” Il a ajouté qu'ils sont en contact avec les autorités algériennes à ce sujet. Par ailleurs, M. Dervis explique que l'Algérie est un partenaire important pour l'Organisation des Nations unies. “Nous attachons une grande importance à notre partenariat avec l'Algérie et à son apport au système des Nations unies, notamment dans sa participation aux grands débats internationaux”, a-t-il dit. Selon l'administrateur du Pnud, onze employés de l'ONU ont trouvé la mort dans l'attentat du 11 décembre, dont trois étrangers, et cinq disparus ont été enregistrés dans les locaux onusiens. M. Dervis n'a pas précisé, par ailleurs, s'il s'agissait d'employés du Pnud ou du HCR, dont les immeubles se jouxtent dans le quartier huppé d'Hydra. “Nous parlons de victimes de la famille des Nations unies”, a-t-il précisé. S'exprimant sur le motif qui a poussé les auteurs de l'attentat à cibler ces organisations onusiennes, notre interlocuteur a déclaré que “rien ne peut justifier la perte de vies humaines”. “Je ne peux expliquer le terrorisme, aucune cause, aucune croyance, aucune religion, aucune injustice subie ne peut justifier de tels actes”, a-t-il répondu. Selon le communiqué officiel, ces actions ont visé des civils et des gens qui travaillent pour le développement du pays et les droits humains. Il faut savoir que 145 personnes (115 Algériens et 30 fonctionnaires internationaux) étaient employées dans les deux immeubles voisins du Pnud et du HCR qui ont été soufflés par la déflagration du camion piégé. En réponse à une question sur une éventuelle réduction de l'effectif de l'Onu en Algérie, M. Dervis a affirmé qu'il n'y pas une intention de réduire l'effectif. “Au contraire, il y a une coopération Sud-Sud importante, et nous aimerons augmenter notre travail en Algérie qui va être repris dans quelques jours”, a-t-il affirmé. L'administrateur du Pnud, qui s'est déplacé sur les lieux de l'attentat et a rencontré les familles des victimes, a déclaré : “Je suis là pour offrir mon aide aux familles des victimes de l'attentat et exprimer ma solidarité ainsi que celle des Nations unies avec le peuple algérien.” À titre de rappel, les deux immeubles abritant les organisations onusiennes ont été transformés en un tas de gravats par la déflagration. Selon les informations recueillies sur place, les fouilles ont cessé hier et les dernières victimes, trois personnes en tout, ont été retirées jeudi soir des décombres de l'immeuble onusien. L'administrateur du Pnud a enfin rendu un hommage aux éléments de la Protection civile qui ont fait, a-t-il dit, un travail énorme et précis qui a permis de retirer des décombres des personnes vivantes, deux jours après la catastrophe. Nabila Afroun