Il s'agit d'une facilité favorisant la mise en œuvre du plan de développement de cette entreprise permettant la création de 250 emplois d'ici à 2010. C'est une première dans les annales algériennes, le groupe privé la Nouvelle conserverie algérienne (NCA) Rouiba, vient de bénéficier d'un accord de financement inédit contracté directement auprès de la Banque européenne d'investissement, la BEI qui intervient pour la première fois en faveur d'un privé en Algérie. Le prêt accordé au groupe NCA Rouiba, entreprise familiale comptant parmi les plus importantes entreprises du secteur des jus de fruits en Algérie, porte sur un concours financier de 3 millions d'euros assorti d'une durée de 8 ans et matérialisé en monnaies locales, soit 300 millions de dinars. S'il est vrai que l'autre nouveauté réside dans le fait qu'il s'agit là d'un prêt à long terme, il faut signaler que le taux d'intérêt est compris dans une fourchette de 7 à 14%. Comme l'expliquera le vice-président de la BEI, M. Philippe de Fontaine Vive, “le taux d'intérêt est lié à la performance de l'entreprise”. En clair, le niveau de développement du groupe NCA et sa croissance seront déterminants pour la fixation du taux sur lequel sera indexé le prêt. L'accord de financement en question mis en place par la BEI à travers la formule de la Femip, (facilite euroméditerranéenne d'investissement et de partenariat), outil consacré à l'euroméditerranée permettra au groupe NCA Rouiba de concrétiser son programme de modernisation et de croissance. Selon M. Slim Othmani, patron du groupe, des projets ambitieux sont en cours et motivent ainsi ce recours puisque à la clé, l'élargissement de l'investissement et la modernisation des outils de production ainsi que l'engagement dans la distribution sont inscrits au chapitre des objectifs. À titre illustratif, quelque 250 emplois à créer sont prévus d'ici 2009 à 2010 annonce-t-il à la faveur de la cérémonie de la signature du prêt qui s'est tenue hier à l'hôtel Sofitel. L'opportunité des termes de l'accord est soulignée dans sa forme qui exclut tout risque de change ou tendance à l'endettement extérieur dans la mesure où la BEI à la faveur d'un accord de cadre avec les autorités monétaires algériennes consent à libeller ses crédits en dinars algériens. Interrogé sur les raisons du recours à un financement extérieur alors que les banques domestiques regorgent de liquidités, le gérant de NCA Rouiba répondra que “les banques algériennes ne font pas de crédit à long terme”. Quant au délais de réponse dans le traitement de ce dossier, le responsable de la BEI nous répondra qu'“il nous a fallu quelques mois pour marquer notre accord”. L'indice de confiance et la notoriété de l'entreprise ainsi que la valeur de son plan de développement semblent avoir pesé pour amener la Banque européenne à prendre un tel risque, assurément bien calculé d'autant que les parts de marché de ce groupe privé plaident en faveur d'une solvabilité démontrée et assortie de l'aval des bureaux d'audit qui ont eu à scruter le réel des bilans. Enfin, comme le fera savoir M. Othmani, l'entrée en Bourse du groupe NCA Rouiba dans les deux à trois ans à venir est inscrite également dans les objectifs de développement. A. ALEM