La Banque européenne d'investissement (BEI) a accordé hier un crédit de 3 millions d'euros au groupe Nouvelle conserverie algérienne Rouiba (NCA) pour le développement de son entreprise. Par la voix de son vice-président, Philippe de Fontaine Vive, présent hier à Alger pour la cérémonie de signature, la BEI se dit prête à accompagner les entreprises privées algériennes à renforcer leur place sur le marché. « Nous sommes capables d'aider les entreprises de micro-finance. » Il ajoute : « Nous voulons concentrer nos efforts sur les petites entreprises algériennes. Je ne crois pas que Sonatrach ait besoin de nous, je crois que c'est plutôt l'inverse. C'est aux petites entreprises que nous voulons tendre la main. Nous voulons aider l'Algérie dans la mesure de nos moyens. » Il affirme que la BEI est même prête à soutenir financièrement les entreprises qui veulent participer au programme de privatisation des entreprises publiques. La NCA se lance ainsi dans un programme de mise à niveau de son entreprise qui devra coûter près de 8,5 millions d'euros. Ce programme consiste notamment dans l'accélération de la modernisation. « Cela concernera une grande partie de l'infrastructure… l'innovation, l'on va proposer de nouveaux produits. Cela touchera également toute la logistique de l'entreprise et les équipements afférents », souligne Slim Athmani, premier responsable du groupe NCA. Le programme permettra également la création de 250 emplois permanents. L'objectif affirmé de M. Athmani : faire de NCA le leader maghrébin des boissons sans alcool. La Banque européenne participe à hauteur de 3 millions d'euros dans le financement du projet. NCA accordera quelque 1,6 million d'euros. Le reste du montant devra être financé par des banques locales. Tout en soulignant le fait que la NCA a eu à subir les contrecoups de l'instauration de la taxe spécifique aux industries agroalimentaires, l'ouverture brutale du marché algérien ainsi que la flambée des cours de la poudre de lait, M. Athmani a mis en exergue le « caractère particulier » de cette opération. Le financement de la BEI prendra la forme d'un « prêt participatif ». Le taux d'intérêt sera ainsi tributaire des performances de l'entreprise. Nous sommes très satisfaits de cette opération d'autant que cela contribuera à faire baisser le taux de chômage en Algérie. Cela pourrait devenir une opération phare du fait que le montant de 3 millions d'euros est significatif. C'est, en outre, la première fois que nous réalisons un prêt participatif. C'est une innovation et je suis content de la faire en Algérie, a assuré M. De Fontaine Vive. Le responsable de NCA a indiqué, pour sa part, que les établissements financiers algériens n'offraient pas les mêmes avantages. « Nous ne trouvons pas sur la place d'Alger des offres comme celles-ci. La BEI nous a accordé une garantie en second rang que nous n'aurions pas trouvé ailleurs. Le crédit auprès de la BEI n'exclut pas les partenaires locaux », a-t-il asséné.