Le syndicat des fonctionnaires des Nations unies vient de demander une enquête indépendante sur les attentats suicide qui ont été perpétrés par le GSPC le 11 décembre dernier et ayant visé le siège de l'ONU à Hydra et le siège du Conseil constitutionnel de Ben Aknoun. Cette demande, relayée par le journal Al-Sharq Al-Awsat, intervient au moment où le secrétaire général des Nations unies s'est déplacé à Alger pour non seulement condamner le terrorisme, mais affirmer avec force que les structures onusiennes resteront en Algérie et verront leurs effectifs renforcés. Au-delà du fait que le Syndicat des fonctionnaires de l'ONU remet en cause l'initiative de son secrétaire général, en agissant de la sorte, il tente de réhabiliter une conception déjà entendue dans les années 1990 et qui présentait les groupes terroristes comme opposition armée et politique. Que signifie une enquête indépendante sur le double attentat suicide d'Alger ? Si le Syndicat des fonctionnaires de l'ONU croit sauver la crédibilité de l'Organisation onusienne en tentant de forcer la communauté internationale à remettre en cause la version authentique des évènements sanglants et dramatiques qui ont endeuillé le peuple algérien à la veille de l'Aïd-el-Kébir, force est de constater que ce même syndicat, qui n'apparaît que pour servir les intérêts de certains lobbies qui font la pluie et le beau temps au sein de l'organisation, n'a jamais soufflé un mot lorsque des nations entières ont été déstructurées et démolies par des puissances militaires occidentales. Pire et l'histoire est là pour en témoigner, le Syndicat des fonctionnaires a cautionné l'invasion de l'Irak par l'armée américaine au nom de la démocratie et de la protection des droits de l'Homme alors que les objectifs colonialistes US étaient pour assurer la sécurité d'Israël et mettre la main sur l'une des plus importantes réserves mondiales de pétrole. Il s'agit de savoir, cependant, aujourd'hui si les Nations unies ne seraient pas elles aussi tentées par jouer au double langage. Autrement dit, un secrétaire général qui condamne le terrorisme et des fonctionnaires qui remettent en cause même les versions officielles et qui exigent une enquête indépendante afin de brouiller les pistes et légitimer du coup des actes de terrorisme pourtant revendiqués par le GSPC et Al-Qaïda que les Nations unies même combattent depuis les attentats du 11 septembre 2001. À moins que les organisations terroristes qui sévissent dans des pays en voie de développement ne devraient pas être traitées comme telles au nom de principes universels que l'Occident sacrifie lorsqu'il s'agit d'intérêts financiers et stratégiques immédiats. Il faut tout de même relever l'absence de la diplomatie algérienne à ce moment précis où le pays fait face à une campagne de désinformation semblable à celle que l'Algérie a connue il y a dix ans. En fait, après la résolution “qui-tue-quiste” de la commission des droits de l'Homme de Genève de septembre dernier, la demande du Syndicat des fonctionnaires onusiens sonne comme un signal d'alerte. Les partisans du “qui tue qui” sont-ils de retour ? Amine Allami