Il s'avère même très difficile de baisser l'usage des énergies polluantes sans faiblir le confort de la vie quotidienne auquel est habituée une grande partie des citoyens du monde (chauffage et consommation électriques, transports motorisés…) “Les changements climatiques ne sont plus une vue de l'esprit. Nous commençons à ressentir leurs effets”. C'est ainsi que Nacer Riad Bendaoud, président de l'Association écologique de Boumerdès, a lancé les travaux du séminaire, organisé par son organisation à la maison de la culture Rachid-Mimouni de Boumerdès, sur “les pollutions et les changements climatiques”. Selon le Dr Hamou, du groupe Doudah spécialisé dans le consulting sur les maladies à transmission vectorielle (par les insectes comme le paludisme ou la leishmaniose), des pathologies originaires de l'Afrique subsaharienne comme le paludisme à Anophèles gambiae ou d'Asie du Sud-Est à l'instar de la dengue sont apparues à l'Extrême-Sud algérien. M. Boucherf, chef de division à l'Office national de météorologie, a justement axé son intervention sur la variabilité du climat en Algérie et son impact direct sur la population, dont les inondations qui ont sinistré Bab El-Oued en novembre 2001. Le représentant de l'ONM a parlé aussi des vagues de grandes chaleurs en plein automne (il a cité les exemples de 2004 et 2006), de démarrage ou de fin de saisons anormales, hivers non pluvieux, rallongement des épisodes secs. Il a affirmé que notre pays a vécu deux longues périodes de sécheresse. La première a touché les années allant de 1943 à 1948, et la seconde celle qui dure depuis les années 1980. La température a augmenté d'au moins 0,4°C, depuis ces années-là. “Les indices de pluviométrie sont à la baisse au nord du pays, notamment au littoral ouest et centre”, a-t-il complété. “L'Algérie est un pays vulnérable aux impacts des changements climatiques”, a souligné M. Boucherf, essentiellement à cause de la dépendance de son économie des hydrocarbures et de sa proximité avec l'Europe. Il a indiqué que la station de VAG de Tamanrasset est intégrée à un réseau mondial d'environ 30 stations, de surveillance de la composition chimique de l'atmosphère (gaz à effet de serre). C'est grâce à cette station, installée en 1990, que l'ONM parvient à collecter des informations probantes sur le réchauffement climatique. Au-delà de cette avancée, le pays reste très en retard dans la détermination des options qui lui permettraient de s'adapter aux effets des changements climatiques. Les experts de l'ONM recommandent d'établir un lien clair entre le protocole de Kyoto et les stratégies de développement (ressources en eau, agriculture, gaz naturel, maîtrise de l'énergie, santé) et d'adapter l'économie nationale aux nouvelles donnes du climat. Le protocole de Kyoto (1997) appelle à une réduction des émissions de gaz à effet de serre, d'environ 5% d'ici à 2008-2012 par rapport au niveau de 1990. Contre toute attente, le rejet du gaz à effet de serre, dont le dioxyde de carbone (CO2), a augmenté de 20% en 14 ans, avec un pic jamais constaté en 2004. Il s'avère même très difficile de baisser l'usage des énergies polluantes sans faiblir le confort de la vie quotidienne auquel est habituée une grande partie des citoyens du monde (chauffage et consommation électrique, transports motorisés…). Selon une étude réalisée, par le bureau d'experts BSMC, dirigé par M. Souami, docteur en intelligence artificielle appliquée au génie des procédés, chaque ménage algérien consomme, en moyenne quotidiennement, entre 100 et 160 watts pour l'éclairage, 500 à 600 watts pour les ordinateurs et les téléviseurs et entre 3 000 et 5 000 pour le lave-linge, climatiseur, séchoir…). Si les familles ne consomment que 50 à 120 litres d'eau potable par jour pour les boissons et la cuisson et 800 et 1 200 pour l'entretien corporel, elles utilisent jusqu'à 3 000 litres pour les lavages. À ce titre, M. Souami et son équipe ont mis au point des systèmes qui permettraient une économie substantielle de cette ressource et aussi de l'électricité et du gaz. Il en résultera, pour l'économie nationale, une réduction de la facture énergétique. “Nous sommes en phase de négociation avec le ministère de l'Environnement pour construire un prototype réel (un R+4, type LSP), sur lequel seront installés les systèmes que nous avons conçus et brevetés. Des systèmes qui sont intégrables aux constructions existantes”, a informé notre interlocuteur. M. Tachet Aomar a basé sa communication sur l'énergie électrique et les gaz à effet de serre. Il a affirmé que le pétrole est incontournable dans la vie moderne. Il n'en demeure pas moins que son usage est hautement risqué pour la survie de la planète. Les ressources alternatives, nettement plus propres (vent, vagues, soleil…), constituent des réserves virtuelles et induisent des coûts d'exploitation très élevés. Elles ne représentent actuellement que 5,6% de la consommation de l'énergie dans l'UE et 16,67% d'électricité. Pour M. Bendaoud, l'objectif de la rencontre de Boumerdès est d'expliquer le phénomène des changements climatiques et vulgariser ses effets. “Nous devons agir sur les comportements pour nous assurer un meilleur avenir”, a-t-il conclu. Souhila H.