Décidément, la nébuleuse d'Oussama ben Laden aura réussi à imprimer au monde un rythme de vie synchronisé par ses attentats, qui ont modifié la politique des plus grandes puissances, à commencer par les Etats-Unis, ainsi que la Grande-Bretagne ou l'Espagne, dont la politique intérieure a été grandement influencée par les agissements d'Al-Qaïda. L'assassinat de Benazir Bhutto, attribué à Al-Qaïda, tout en soulevant des condamnations de tout bord, a replongé le monde dans la terreur que lui impose l'organisation d'Oussama ben Laden depuis les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Cet événement, qui avait choqué la planète entière, a eu pour effet de transformer et rythmer la politique des puissances mondiales et de bien d'autres pays sur les activités de la nébuleuse terroriste. À partir de cette date, les Etats-Unis d'Amérique ont radicalement modifié leur façon d'agir à travers le monde. Les invasions militaires de l'Afghanistan et de l'Irak, sous le couvert de lutte contre le terrorisme, constituent les meilleures preuves de la nouvelle stratégie extérieure américaine, basée désormais essentiellement sur la guerre livrée par Washington à Al-Qaïda. Conséquence, l'Afghanistan et l'Irak ont été transformés en champs de guerre et en centres de production d'intégristes et de terroristes de tout bord. Malgré les énormes moyens militaires qui y sont déployés, la résistance est toujours là avec les conséquences dramatiques qui en découlent. Le 11 mars 2004, c'est la capitale espagnole qui est secouée à son tour par les attentats. Ils ont pour effet de faire écrouler, comme un château de cartes, les ambitions de pouvoir de José María Aznar. Celui-ci, qui avait la réputation d'être un maître dans l'art d'utiliser le terrorisme à des fins politiques et électorales, a perdu les élections législatives au profit de José Luis Rodrigues Zapatero, dont les chances de remporter le scrutin n'étaient guère importantes avant les attentats d'Al-Qaïda. En Grande-Bretagne, Tony Blair, qui semblait intouchable en raison de son immense popularité malgré son alignement total sur George Bush, a vu son règne remis en cause à partir du 7 juillet 2005 avec les explosions de Londres, qui ont été suivies deux semaines plus tard par quatre autres déflagrations de moindre envergure, sans faire de victime. Depuis, le patron du Labour a vu son influence dépérir graduellement jusqu'à ce qu'il se retrouve obligé de céder le témoin, deux années plus tard, à Gordon Brown, en raison des nombreuses attaques qui le visaient régulièrement par l'opposition. Outre ces trois pays touchés directement, la majeure partie des autres nations occidentales ont vécu avec la peur au ventre, modulant leur état d'alerte en fonction du degré de la menace d'attentats, comme ce fut le cas pour la France ou l'Italie. Au Moyen-Orient, c'est l'Arabie saoudite qui a été la plus éprouvée par les attaques d'Al-Qaïda, laquelle semblait s'acharner contre le royaume wahhabite pour avoir déchu Oussama ben Laden de sa nationalité saoudienne. Les forces de sécurité saoudiennes sont constamment sur les dents dans l'espoir de déjouer les tentatives terroristes, comme ce fut le cas à quelques jours de la fin du hadj, avec l'arrestation de 28 personnes accusées de préparer des attentats dans le but de perturber le pèlerinage. L'Egypte n'a pas été épargnée non plus. Idem pour les pays du Maghreb, où une activité terroriste est régulièrement constatée. L'Indonésie a également été ébranlée par la violence terroriste, alors que l'Afghanistan et le Pakistan vivent au quotidien au rythme des attentats et des attaques. Les talibans sont toujours là à harceler le régime de Hamid Karzaï malgré la présence de l'OTAN. Quant au Pakistan, qui livre une guerre sans merci aux intégristes de la zone frontalière avec l'Afghanistan depuis de longues années, il aura été meurtri en cette année 2007 avec un bilan de 780 morts. Reste à savoir maintenant que peut bien annoncer l'assassinat de Benazir Bhutto, lorsqu'on se rappellera que celui du commandant Ahmad Chah Massoud, le 9 septembre 2001, dans son fief de Khodja Bahouddin, en Afghanistan, avait été suivi quarante-huit heures plus tard par les attentats du 11 septembre 2001. K. ABDELKAMEL