Quelle mouche a donc encore piqué la chaîne qatarie pour s'acharner contre l'Algérie. L'appel d'Al Qaîda au Maghreb pour le boycott des élections législatives en Algérie le 17 mai 2007, est venu comme un cheveu sur la soupe donner un autre ton à une campagne qui tirait paisiblement vers sa fin. Le défunt Gspc, désormais inféodé à la nébuleuse terroriste d'Oussama Ben Laden veut s'inviter à cette campagne. Un coup d'épée dans l'eau. Tant le rejet du terrorisme par les Algériens est total. Ils en ont payé le prix: 200.000 morts. La solidarité internationale leur est acquise. Les plus grandes puissances, France, Etats-Unis, Espagne, Grande-Bretagne l'ont subit de plein fouet. L'intrusion d'Al Qaîda au Maghreb dans le champ politique algérien prêterait à rire, si ce n'étaient les douloureux attentats qui ont secoué la capitale algérienne le 11 avril et qui se sont soldés par 30 morts. Les partis politiques algériens qui ont majoritairement, et de vive voix, condamné ces actes terroristes, revendiqués par Al Qaîda au Maghreb, ont promptement réagi. Ils ont tous la certitude que cet appel est voué à l'échec. Il restera sans écho. Et pourquoi pas, dans un sursaut de fierté et d'orgueil nationaux, produire l'effet inverse. Religion et politique ne font pas bon ménage. Encore plus quand il s'agit de terrorisme. Les Algériens ont dit non à la violence. Non au terrorisme. L'instrumentalisation du religieux à des fins politiques est exclue. «Si vous participez à ces élections, vous vous impliquerez avec ces apostats dans un grand péché», a déclaré l'orateur du court enregistrement diffusé par Al Jazeera. Aucun argument politique ou économique. Le retour au Moyen Age. Point. Les visées sont claires. Déstabiliser l'Algérie. Ses institutions. Les partis politiques la dénoncent sans détour. «Nous n'avons aucune crainte, au contraire. Cet appel aura exactement l'effet inverse sur les électeurs, comme cela fut le cas au lendemain des attentats du 11 avril (revendiqués par Al Qaîda), lorsque des milliers d'Algériens sont sortis dans la rue pour manifester contre le terrorisme et pour la réconciliation nationale», a déclaré le porte-parole du FLN. Pour le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, «cet appel est un aveu de l'incapacité de cette organisation (Al Qaîda) à perturber les élections par des actions terroristes». Il est vrai que, traquée sans relâche actuellement en Algérie, Al Qaîda au Maghreb subit revers sur revers. Serait-ce le début de la fin pour elle? Les services de sécurité redoublent de férocité. La bête semble blessée. Des réactions inattendues peuvent surgir. Abdelmadjid Menasra, porte-parole du MSP, est convaincu, quant à lui, du «flop» de cet appel. «Cet appel est un appel terroriste et non un appel politique, les citoyens ne le suivront pas.» A quoi joue alors Al Jazeera, chaîne de télévision d'un pays arabe membre de la Ligue arabe de surcroît? Elle fait l'apologie du terrorisme et se propose comme relais et caisse de résonance des membres d'une organisation terroriste, dont la tête de ses membres est mise à prix à travers le monde. L'Algérie est devenue sa cible de choix. La Ligue arabe, qui a fermement condamné les attentats du 11 avril ainsi que tous les autres émanant d'Al Qaîda, réagira-t-elle auprès de l'un de ses membres pour mettre fin à ce jeu trouble? Dans le cas contraire, son silence ne peut être interprété que comme un laisser-aller. Une duplicité.