Les ministres de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, et celui des Travaux publics, Amar Ghoul, ont procédé, hier au siège du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, à l'ouverture de la 27e session de la Commission technique permanente (CTP) avec pour ordre du jour l'examen de trois projets de documents techniques réglementaires (DTR), dont deux sont initiés par le secteur des TP, et le troisième par celui de l'Habitat et de l'Urbanisme. Il s'agit du projet de règlement parasismique applicable aux domaines des TP (parties ponts et tunnels), du projet de règlement définissant les charges à appliquer dans le calcul et les épreuves de ponts-routes et, enfin, du projet de règles de conception et de calcul des structures en bois (DTR C2 46). Ces trois projets ont été soumis à l'examen des membres de la CTP, en précisant que les deux premiers (règlements parasismiques des ouvrages d'art) sont soumis à l'avis d'experts algériens résidant à l'étranger, reconnus pour leur compétence dans le domaine. Le but de ces sessions est d'unifier les règlements en matière de réalisations, qu'elles soient dans les travaux publics ou le bâtiment. “Il s'agit d'améliorer les performances car il y va de la sécurité de tous”, explique Nourredine Moussa qui parle de la promotion des constructions en bois, un matériau adéquat pour les pays connus pour une activité sismique régulière comme l'Algérie. Pour Amar Ghoul, “c'est déjà important que l'Algérie se soit dotée d'un règlement parasismique tenant compte des spécificités du pays”. Un acquis important quand on sait que le réseau routier couvre plus de 110 000 km et que 90 à 95% des 5 000 ouvrages d'art sont régulièrement utilisés. À l'horizon 2009, il y aura 2 000 autres unités (ouvrages d'art) qui viendront enrichir les superstructures existantes. Voyant grand, M. Ghoul, inspiré lors de sa visite au Japon par un viaduc de 2 kilomètres retenus par deux piles géantes, n'écarte pas l'idée de construire en Algérie ce genre d'ouvrage dans le cadre de la réalisation de l'autoroute Est-Ouest. Le ministre s'est adressé également aux membres de la CTP en formulant cinq remarques pertinentes, à savoir comment se prémunir des dégâts sismiques lors des constructions, la vulgarisation des règlements (DTR, RPA) de manière à ce qu'ils soient accessibles pour tous, y compris le simple technicien, ouvrir les portes à toute innovation en introduisant de nouvelles mesures à chaque fois que nécessaire, la prise en charge des risques en amont. Pour rappel, la CTP a été créée par décret 86-213 du 19 août 1986 et a pour missions principales d'impulser l'élaboration des documents techniques réglementaires, harmoniser et coordonner les activités de contrôle technique et de la construction. La CTP dispose d'un programme d'élaboration et de révision de DTR couvrant les domaines du bâtiment (habitat, urbanisme), travaux publics (ouvrages d'art, chaussées, routières, infrastructures maritimes et aéroportuaires) des ouvrages hydrauliques (exécutions du génie civil). Elle compte 23 membres représentant les ministères de l'Habitat, des Travaux publics et des Ressources en eau ainsi que les organismes (CTC, CTH, CTTP, CNAT, CGS et CNERIB). 40 DTR ont été élaborés et révisés, le dernier date de 2004 suite aux enseignements tirés du séisme de 2003. ALI FARÈS