Un prêt de 100 millions de centimes sera accordé aux commerçants sinistrés des wilayas de Boumerdès et d'Alger. C'est ce qu'a prévu la loi de finances 2008 dans son article 77, signée par le président de la République. “Pour la reconstruction des locaux à usage commercial, industriel ou artisanal situés dans les wilayas d'Alger et de Boumerdès détruits ou déclarés irrécupérables suite au séisme du 21 mai 2003, il est octroyé à leurs propriétaires sinistrés un prêt de 1 million de DA avec bonification du taux d'intérêt ne dépassant pas 2%”. Cette disposition concerne uniquement les locaux classés rouge par le CTC qui sont au nombre de 560 à Boumerdès et près de 350 établis au niveau de la wilaya d'Alger. Ainsi, les commerçants dont les locaux ont été partiellement endommagés et qui ont été classés orange 3, orange 4 ou vert 2 par les services du CTC, sont écartés par cette disposition. De plus, cette disposition semble ne concerner que “les commerçants propriétaires des locaux” alors que la plupart des commerçants sont locataires chez d'autres personnes. “À qui attribuer le prêt, au commerçant ou au propriétaire ?” s'interroge un commerçant à Corso qui affirme que ce prêt ne représente qu'une goutte d'eau par rapport aux pertes qu'il a subies dans la catastrophe. Un autre commerçant de Boudouaou, locataire depuis 25 ans chez un citoyen, se demande si “le prêt lui sera accordé à lui ou au propriétaire des lieux” . Plusieurs des commerçants interrogés hier semblent très sceptiques mais ils préfèrent attendre pour voir puisque la loi prévoit “que les modalités d'application de la présente disposition seront précisées par voie réglementaire”. Une occasion pour l'administration de se ressaisir pour donner plus de précisions sur la nature du bénéficiaire de ce prêt. “Si cette disposition ne concerne que le propriétaire du local, on n'est pas sorti de l'auberge” , commente un commerçant du boulevard Amirouche de Bordj Menaïel, locataire depuis 40 ans et dont le local est situé au rez-de-chaussée d'une bâtisse effondrée. “La fiche CTC est faite au nom du propriétaire et je ne suis que locataire, alors que la loi devait compenser les commerçants et les propriétaires des locaux”, a-t-il précisé. D'autres commerçant disent que c'est un début et espèrent que l'Etat poursuivra son effort pour les aider à reconstruire leurs locaux. Le secrétaire général de l'UGCA a plaidé leur cause auprès du chef du gouvernement et auprès des ministres concernés. M. T.