L'Iran voit dans la tournée au Proche-Orient du président américain un acte de provocation et une ingérence dans les affaires régionales. Bush, qui sera le premier président américain à visiter depuis neuf ans Israël, n'a pas été avec le dos de la cuillère pour affirmer que les Etats-Unis soutiendraient Israël “sans réserves” s'il était attaqué par l'Iran ! L'objectif de sa visite, qui l'amènera aussi en Cisjordanie et dans d'autres pays de la région, vise, sous couvert de stimuler le processus d'Annapolis qu'il a personnellement mis au point pour rétablir les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens, à rassurer ses alliés dans le Golfe sur l'engagement américain à assurer leur sécurité et à contenir l'influence grandissante de l'Iran. Mais pour les Iraniens, ce projet est voué à l'échec car les pays de la région ont tous normalisé leurs relations avec Téhéran. En effet, malgré les mises en garde de Washington, le CGC s'est non seulement ouvert à leur voisin mais envisage de conclure avec lui un pacte de stabilité. Et pourtant, les relations avec la capitale du chiisme étaient pendant longtemps empruntes de méfiance. Ahmadinejad a même été payé au retour en devenant le premier président iranien en exercice a être convié au pèlerinage de La Mecque, qu'il a effectué le mois dernier. Les pays du Golfe craignent aujourd'hui de faire les frais plutôt d'une escalade des tensions entre Téhéran et Washington. Les Etats-Unis n'ont jamais exclu une option militaire si les pressions diplomatiques n'arrivaient pas à convaincre l'Iran de suspendre son programme nucléaire. Bush n'arrête pas également d'accuser les Iraniens de contribuer à la violence en Irak en armant des groupes extrémistes chiites. Ce que dément Téhéran. D. B.