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Inauguration du 1er chargement du supertanker Mesdar à partir d'Arzew Le ministre de l'Energie et des Mines a exclu l'avènement d'un nouveau choc pétrolier
Selon Chakib Khelil, ce superpetrolier permettra d' “être plus compétitif sur le marché asiatique”. Avec un tirant d'eau de 21 m et une capacité de 350 000 t de pétrole brut, le Mesdar, le tout nouveau supertanker de transport de pétrole brut de type VLCC (Very Large Crude Carrier) est effectivement l'un des pétroliers les plus gros au monde. Sa présence, au port d'Arzew pour son premier chargement en Algérie, a été l'occasion d'une cérémonie inaugurale par le ministre de l'énergie et des Mines, M. Chakib Khelil. Accompagné de son épouse et du P-DG de la Sonatrach, le ministre, ainsi que l'ensemble de la presse ont été invités à monter à bord de ce superpétrolier où sera faite une présentation de son fonctionnement et de ses capacités de transport. Pour rappel, ce supertanker, réceptionné le 19 octobre dernier, a été construit en l'espace de 10 mois dans un chantier naval sino-japonais. Propriété de Sonatrach, qui a donné lieu à une joint-venture entre Petroleum Corporation BVI, filiale 100% Sonatrach basée à Londres et le japonais Kawasaki Ship Building, le Mesdar aura coûté 120 millions de dollars pour sa réalisation. C'est sur le pont même du Mesdar que M. Chakib Khelil tiendra son point de presse où il reviendra sur l'importance stratégique de ce supertanker. “Ce navire peut charger en une seule fois plus de 2 millions de barils de pétrole, soit plus de 350 000 t de pétrole brut. C'est le plus grand bateau de Sonatrach qui va ainsi renforcer sa flotte pour transporter plus de 50% de notre production de pétrole brut. C'est un bateau que Sonatrach pourra affréter et qui va réduire de beaucoup les coûts. Ce qui va nous permettre d'être plus compétitifs sur le marché asiatique, en Chine et en Corée du Sud qui est le plus grand importateur de pétrole brut”. Plus loin, le ministre fera une estimation du gain qui va être réalisé par Sonatrach en affrétant ce pétrolier, soit au prix de 140 000 dollars/jour, soit, dira encore M. Khelil, un bénéfice de 80 000 dollars/jour. D'ailleurs, ce mercredi, c'est le groupe pétrolier Staoil qui a affrété le Mesdar, destination un port aux USA. Revenant sur le niveau actuel des prix du baril de pétrole, le ministre se livrera à une analyse de la situation et du marché mondial. Alors que justement le ministre de l'Energie assure la présidence de l'Opep, notre interlocuteur rappellera que l'organisation ne fixe pas les prix du baril de pétrole. “C'est le marché qui décide, le prix est déterminé par l'offre et la demande. L'Opep ne représente que 40% de la production, les 60% autres sont contrôlés par les pays non-Opep. Mais à l'heure actuelle, en fait ce n'est pas un problème d'offres ou de demande parcequ'ils sont équilibrés. C'est un problème géopolitique, et celui des fonds d'investissements, qui à cause de la crise financière aux USA, ont investi dans les barils papiers”. Poursuivant son analyse, le ministre de l'Energie et des Mines estime que la situation actuelle des cours du baril de pétrole brut restera en l'état jusqu'au 2e trimestre de l'année mais, souligne-t-il, avec un risque si la croissance économique mondiale venait à baisser ou si la crise aux USA finirait par toucher également l'Europe et le reste du monde. “Si cette croissance mondiale, qui est de l'ordre de 5% et qui est tirée par la Chine et l'Inde surtout, est atteinte par la crise, elle aura un effet sur la demande et l'on pourrait se retrouver dans une situation très grave du fait de la crise financière aux USA. Ce serait une situation de stagnation et d'inflation en même temps, ce qui serait très difficile, il faut à tout prix surveiller cette croissance”. Et le ministre de poursuivre que “pour l'économie algérienne, les répercussions seraient importantes puisque notre économie est basée essentiellement sur les revenus pétroliers, 55% du budget sont financés et 98% des devises proviennent du pétrole, il va y avoir des chocs et si c'est un choc lié au pétrole, nous allons avoir de très grandes répercussions !” Le spectre d'un choc pétrolier d'un autre genre n'est ainsi pas écarté par M. Chakib Khelil ; comment protéger l'économie et éviter aux Algériens sans en subir de plein fouet les effets, une question à laquelle il ne se souciera pas encore de donner de réponse. F. BOumediene