Pour l'heure, nul n'est en mesure de se prononcer sur l'évolution du marché pétrolier sans tenir compte de la situation économique des Etats-Unis. «Nous ne savons pas si les prix du pétrole vont augmenter ou baisser», a souligné, hier, le ministre de l'Energie et des Mines. «Les cours du pétrole dépendent de plusieurs facteurs dont la crise économique et financière aux Etats-Unis», a déclaré hier, à Arzew, le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil. Selon le ministre, les prix sont, ainsi, dépendants de la crise économique des Etats-Unis. «Cette crise qui peut atteindre l'Europe et le reste du monde aura des conséquences et répercussions négatives sur la demande du pétrole», a ajouté le ministre. «C'est une véritable crise qui peut nuire à l'économie mondiale. De ce fait, les prix ne vont pas rester en l'état», a-t-il prédit. De prime à bord, le représentant du gouvernement a, dans un point de presse, estimé: «Pour l'heure, nul n'est en mesure de se prononcer sur les éventuelles augmentations ou baisses des prix du pétrole sans tenir compte de la situation économique des Etats-Unis» qu'il juge «comme étant en crise». Et de préciser: «Les statuts de l'Opep ne peuvent réguler les prix du baril de pétrole. L'organisation n'a aucun droit de regard sur les prix. Elle régule la production des pays membres qui assurent 40% de la production mondiale.» Sur un autre plan, le ministre de l'Energie et des Mines a procédé à l'inauguration du navire supertanker de transport de pétrole brut. Ce dernier, de type VLLC (very large crude carrier) est dénommé «Mesdar». Pour rappel, le supertanker a été réceptionné le 19 octobre 2007, dans le chantier naval sino-japonais Nacks, situé dans la ville chinoise de Nantong. La construction de ce navire de gros tonnage, d'une capacité de 2 millions de barils (315.000 tonnes) et d'une longueur de 333 mètres, avait été décidée en février 2006 dans le cadre d'un partenariat entre la compagnie japonaise Kawasaki Ship Building et Sonatrach Petroleum Corporation BVI, filiale à 100% de Sonatrach. La construction du navire avait été confiée au chantier naval Nacks (joint-venture entre China Ocean Shipping Compagny/COSCO et Kawasaki Heavy Industries Ltd) en juin 2006. Cette nouvelle acquisition s'inscrit dans le cadre du développement de la flotte brutier/condensatier de Sonatrach dont l'objectif est d'assurer le transport de 30% de ses exportations par ses moyens propres et en partenariat à l'horizon 2010, et de 50% à l'horizon 2015, a précisé la société algérienne. Sonatrach a réalisé un chiffre d'affaires de 59 milliards de dollars durant l'exercice 2007, contre 54,5 milliards en 2006. Les exportations d'hydrocarbures, avec un baril de pétrole au sommet, représentent généralement plus de 95% du chiffre d'affaires de l'entreprise. La production d'hydrocarbures a atteint 133 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) malgré un net recul cette année. En 2006, 171,4 millions de TEP avaient été écoulées. L'Algérie a exporté pour 54 milliards de dollars d'hydrocarbures en 2006. Le «Mesdar», se veut le premier jalon d'une flotte de navires pétroliers, permettant au groupe Sonatrach d'assurer, par ses propres moyens, le transport de 50% de ses exportations de pétrole brut, à l'horizon 2015. Ce renforcement de la flotte de transport de Sonatrach a pour objectif d'assurer plus de compétitivité sur le marché asiatique, dont la Chine et la Corée du Sud, a annoncé M.Chakib Khelil. Aussi, le même navire est un prestataire de services, à l'exemple du chargement d'une moyenne de 2 millions de barils, hier, au port de Bethioua, au profit de la société norvégienne Statoil. Un chargement qui fait gagner à Sonatrach, selon le ministre de l'Energie et des Mines, 140.000 dollars/jour, alors que ses dépenses sont de 40.000 dollars/jour.