C'est grâce aux militants associatifs et aux collectifs universitaires que Yennayer est célébré aujourd'hui avec autant de faste et de communion. Le jour de l'an amazigh, qui coïncide avec le 12 janvier du calendrier grégorien, constitue de nos jours un repère de la revendication identitaire et culturelle. À travers toute la Kabylie, l'essentiel du mouvement associatif ainsi que les institutions élues marquent l'évènement, que l'Histoire et le bon sens tout court recommandent d'institutionnaliser dans l'Algérie d'aujourd'hui. Plusieurs festivités, en effet, sont prévues, depuis jeudi dernier dans nombre de localités et villages de Kabylie. Après l'installation de ses organes, la nouvelle Assemblée populaire de wilaya (APW) s'est mise à l'heure de Yennayer. Elle a organisé, hier, une cérémonie à l'occasion du nouvel an amazigh. Une collation avec “ inighman” (des figues sèches) a été offerte en l'honneur des élus, des membres de l'exécutif de wilaya, des parlementaires ainsi que des invités. Dans une brève prise de parole, le président de l'APW, M. Mohamed Ikherbane, a estimé que “la symbolique de Yennayer est une opportunité pour nous de se souhaiter de meilleurs vœux avant de se mettre au travail, car la population nous attend”. Pour sa part, le secrétaire général de la wilaya a fait un saut dans l'Histoire pour rappeler, à l'assistance, à vrai dire la victoire des armées de Chachnaq sur les Pharaons de l'ancienne Egypte, sur laquelle avait régné, trois siècles durant, la dynastie berbère. La maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a célébré, elle aussi, le jour de l'an amazigh en offrant un couscous au poulet sous les airs du terroir “Idebbalen”. Le tout clôturé par un gala artistique animé par des chanteurs en herbe. “Azul Idles”, une association qui a pignon sur rue aux Oudhias, a saisi l'occasion de Yennayer pour rendre hommage à Mohand Arab Bessaoud, fondateur de l'Académie berbère dans les années 60. L'association culturelle “Tazrart” de Makouda n'a pas été en reste. Elle a organisé trois jours de festivités culturelles et sportives au foyer de jeunes de Tazrart. Outre du théâtre et du sport, le clou de la manifestation reste sans doute le gala artistique animé, vendredi dernier, par une pléiade d'artistes. Plus d'une vingtaine de chanteurs plus ou moins connus se sont produits devant une assistance nombreuse. Par ailleurs, une semaine du figuier et des arts traditionnels a élu domicile, depuis jeudi dernier, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Elle est organisée à l'initiative de l'association des anciens Scouts et amis des Scouts de la ville de Tizi Ouzou, sous le haut patronage du wali et du président de l'APC de Tizi Ouzou. D'autres localités n'ont pas été en reste à l'occasion du nouvel an amazigh, conjugué aux couleurs du faste et du farniente partout ailleurs en Kabylie. Les escales dédiées à Yennayer sont nombreuses, en effet. Y. A.