Cette tradition, qui a traversé des millénaires, reste encore vivace avec ses rites et ses traditions. Hasard de calendrier, Yennayer, le Nouvel An berbère, sera fêté cette année à veille de l'Aïd El adha. Les Algériens auront donc à sacrifier d'abord le coq avant de passer au mouton. Les deux journées de l'Aïd El Adha sont officiellement chômées et payées, ce qui n'est pas le cas pour Yennayer. Le Nouvel An berbère, ne figure pas encore dans le calendrier des fêtes nationales légales. Pourtant, ce rituel ancestral dispose d'une assise socio-historique et culturelle à l'instar du nouvel an universel. Un rituel qui ressemble à bien d'autres manifestations et coutumes célébrées sous d'autres cieux. Ignoré officiellement, Yennayer n'a pas pour autant rejoint le cimetière de l'histoire. La tradition qui a traversé des millénaires, reste encore vivace de nos jours avec ses rites, ses traditions et sa symbolique. Dans toutes les régions de l'Algérie profonde, la célébration de Yennayer n'a rien perdu de sa fraîcheur ni de son authenticité. Depuis le MCB ( Mouvement culturel berbère ) historique jusqu'à la dynamique du mouvement citoyen des archs, la journée du 12 janvier est revendiquée comme fête nationale, chômée et payée. Plusieurs associations et même des institutions ont formulé cette revendication. Le mouvement citoyen des archs, le HCA ( Haut Commissariat à l'amazighité ), le CMA (Congrès mondial amazigh ), des association culturelles en Kabylie, en France et au Canada, militent pour la réhabilitation de cette valeur-symbole profondément ancrée dans la mémoire collective algérienne. Il est vrai que la reconnaissance du caractère national dans la Constitution en mars 2002, à tamazight est une avancée des plus importantes dans la quête de restauration d'une identité longtemps occultée. De même que la création en 2004, du centre pédagogique et linguistique de la langue amazighe constitue une autre position conciliante des pouvoirs publics. Mais Yennayer demeure une fête non officielle. Yennayer symbolise le premier jour du calendrier agraire en usage depuis l'Antiquité dans le Nord-africain. Il est célébré le 12 ou le 13 janvier de chaque année. Selon les historiens, l'avènement de Yennayer de l'an 951 avant Jésus-Christ du calendrier grégorien, correspond à un événement politique pour les Berbères. En l'an 950 av. J.-C, à la mort du Pharaon Psoussenes II, un Amazigh nommé Sheshnaq accède au statut de Pharaon d'Egypte en soumettant tout le Delta du Nil sous son autorité et fonda sa capitale à Bubastis. Depuis, les Berbères fêtent ce succès devenu un repère dans leur calendrier. Mais pour perpétuer l'événement, la société a décrété ses propres moyens de perpétuation en absence d'une culture écrite. C'est ainsi que des légendes et des contes se sont tissés autour de cette fête. Le plus connu de ces contes est l'histoire d'une vieille femme (laâdjouza) qui, croyant l'hiver passé s'est moqué de Janvier. Ce dernier furieux, demanda à Fourar, premier mois du printemps, de lui prêter deux jours pour se venger. Il envoya un violent orage qui a emporté la vieille femme dans les flots. C'est ainsi que Yennayer s'est prolongé jusqu'au 11 février, alors qu'il devait s'arrêter le 9 février.